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Val-d’Oise : chantage, violences répétées, enquête pour «homicide volontaire»… tout savoir sur le potentiel féminicide à Franconville

Le mari de la victime, gisant inconscient sur le sol après l’absorption de médicaments, a été interpellé par les forces de l'ordre. [OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP]

Une femme de 44 ans a été retrouvée morte à son domicile situé à Franconville (Val-d’Oise) ce vendredi 21 juillet après avoir été poignardée d’une demi-douzaine de coups de couteau. Le principal suspect, son mari âgé de 51 ans, gisait inconscient sur le sol de l’appartement après avoir ingéré des médicaments.

Une histoire de famille sordide. Une femme de 44 ans a été tuée de multiples coups de couteau à son domicile de Franconville (Val-d'Oise), où son conjoint a été retrouvé inconscient après une prise de médicaments, selon des sources policières et le parquet de Pontoise.

Inquiet que ses appels téléphoniques restent sans réponse, le frère de la victime a contacté vendredi, en fin d’après-midi, les services d'urgence. Ces derniers ont pu entrer à 20h dans l’appartement de cette dernière, situé au cinquième étage, avant de la retrouver dans son salon, gisant dans une mare de sang. 

D’après les informations de CNEWS, cette dernière aurait été poignardé une demi-douzaine de fois à l’aide d’un couteau retrouvé dans la cuisine. La potentielle arme du crime a été retrouvée près du corps inanimé du mari de la victime, âgé de 51 ans. Ce dernier, gisant inconscient sur le sol après l’absorption de médicaments, a été interpellé par les forces de l'ordre. 

Ne présentant aucune blessure physique, les deux jeunes enfants du couple, âgés de deux et quatre ans, ont été retrouvés dans le logement. Selon nos informations, l’analyse des empreintes de chaussures a démontré que l’ainé a eu le temps de se promener autour du corps de sa mère avant l’arrivée des forces de l’ordre. Les premiers éléments de l’enquête ont aussi permis de déduire que le crime a eu lieu la veille de la découverte du cadavre.

Des faits de violence dénoncés depuis janvier

Toujours selon nos sources, la victime s’était rendue dès janvier au commissariat d’Argenteuil (Val-d’Oise) afin de dénoncer des faits répétés de violence commis par son mari, décrit comme violent et jaloux. Dans le procès-verbal dressé à l’époque, elle avait indiqué que ce dernier, convaincu de l’infidélité de sa femme au travail, l’a rabaissait avec des insultes, des crachats et des gestes violents. 

Trois jours après cette déposition, la quarantenaire avait porté plainte contre son mari au commissariat de Cergy, sur les conseils de l’association «du côté des femmes». Malgré cela, rien n’a été fait pour protéger la mère de famille, selon la famille de cette dernière. «Depuis l’été dernier, et jusqu’au mois de décembre, elle a été séquestrée dans sa belle-famille par son mari», a précisé l’entourage de cette dernière, ajoutant qu’elle «avait perdu 15 kilos» à cette période.

La famille de la défunte a ajouté que la femme de 44 ans, de nationalité algérienne, ne disposait pas de certaines aides et protections car elle faisait les démarches pour régulariser sa situation. Cette même source a indiqué que son mari, également de nationalité algérienne mais bénéficiant d’un titre de séjour, jouait sur la situation précaire de sa femme pour la menacer de l’éloigner de ses enfants. La quarantenaire avait d’ailleurs récemment dû quitter le foyer à Franconville sans ses enfants afin de s’éloigner de son compagnon.

Un nouveau féminicide suspecté

Ayant reçu «plusieurs coups de couteau au niveau du thorax», la victime a succombé à ses blessures avant l'arrivée des secours. Le principal suspect du crime était de son côté toujours hospitalisé ce samedi. Le couple vivant à Franconville «s'était séparé mais avait repris une vie commune depuis plusieurs mois», a indiqué le parquet.

Une enquête pour «homicide volontaire par conjoint» a été ouverte et confiée au commissariat d'Ermont. Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon les derniers chiffres disponibles du ministère de l'Intérieur.

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