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Lecture animée par des drag queens perturbée en Bretagne : six mois ferme requis contre l'organisateur de la manifestation hostile

Des insultes contre la communauté LGBT avaient été proférées lors de la manifestation [©Sergei SUSPINSKY/AFP]

Six mois de prison ferme ont été requis ce lundi contre l’organisateur d’une manifestation d’extrême droite venue perturber une lecture pour des enfants animée par des drag queens, en mai dernier en Bretagne.

En mai dernier, un atelier de lecture pour enfants de 3 à 6 ans, animé par trois drag queens, avait été perturbé par des militants d'extrême droite. Une vingtaine d'individus cagoulés s’était postés, fumigènes à la main, devant la médiathèque de Saint-Senoux, en Ille-et-Vilaine, où était organisé l’atelier. L’animation avait finalement pu se tenir malgré les perturbations des manifestants.

Des slogans haineux proférés

L’organisateur de cette manifestation illégale avait été identifié au cours de l’enquête de la gendarmerie comme étant le fondateur de L’Oriflamme Rennes, un groupuscule d’héritiers de l'Action française.

Ce lundi 11 septembre, devant le tribunal de Rennes, six mois de prison ferme ont été requis à l'encontre du militant âgé de 24 ans. 

Selon le parquet de Rennes, l'homme, «connu de l'institution judiciaire», avait proféré des «slogans haineux» à l'encontre de la communauté LGBT+ et des tracts, distribués «sur place en plusieurs exemplaires» contenaient «d’autres termes de la même teneur». «Ces mêmes tracts comportaient également des termes injurieux visant la mairie de Saint-Senoux, accusée notamment de faire des enfants "une chair malléable pour ses délires décadents"», a ajouté le procureur Philippe Astruc.

Alors qu'il avait nié jusque-là, l'ex-étudiant en sciences politiques a finalement reconnu être le porteur du mégaphone ce jour-là. 

Jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende

Pour rappel, il est poursuivi pour «organisation d’une manifestation publique sans autorisation», «dissimulation volontaire du visage lors d’une manifestation accompagnée de troubles ou risques de troubles à l’ordre public», «provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre» et «injure publique envers dépositaire de l’autorité publique». Il risque jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende.

Les critiques contre ce type d’animation pour enfants se sont multipliées ces derniers mois. En juin dernier, la mairie de Lyon avait suscité la polémique en organisant un atelier similaire à l’occasion du mois des fiertés, pour prôner la bienveillance, le respect et l’acceptation de soi et des autres aux plus jeunes. Le parti Reconquête, dirigé par Eric Zemmour, s’oppose par exemple régulièrement à l’organisation de ces lectures, dénonçant une dérive «wokiste».

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