Huit mois déjà qu’Emile, 3 ans, a disparu lors de ses vacances dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), chez ses grands-parents. Où en est l’enquête ?
Une enquête qui piétine. Le 8 juillet 2023, la France apprenait la disparition du petit Emile, dans le Haut-Vernet. Huis mois plus tard, le petit garçon de 3 ans reste introuvable.
Depuis le début de l’enquête, plusieurs pistes ont été explorées afin de retrouver le garçonnet. Pour le moment, aucune n’a été concluante et les recherches se poursuivent.
L'hypothèse de l'enlèvement est la plus envisagée par les enquêteurs, même si toutes les pistes sont étudiées. Selon les forces de l’ordre, Emile aurait pu être enlevé par un habitant local ou un vacancier de passage.
Pour François Balique, le maire du Haut-Vernet, Emile «n’a pu être déplacé que par des adultes, par un ou plusieurs adultes. Soit on a affaire à un fou, soit on a affaire à quelqu’un de machiavélique».
Les enquêteurs pensent également qu’il aurait pu être victime d'un accident, domestique ou routier, ou d'un homicide, qu’il soit volontaire ou involontaire.
De nombreux moyens déployés
Au regard de l’ampleur de l’enquête, la police a déployé de nombreux moyens de recherches importants pour retrouver l’enfant. Parmi eux, des opérations de ratissage, des drones thermiques, des hélicoptères ou encore une brigade canine spécialisée dans la recherche de cadavres. Sans résultats pour le moment.
Des fouilles ont également été menées sous une dalle située à quelques mètres du domicile des grands-parents du petit garçon, provoquées par la détection d'une anomalie par un sonar. Au Haut-Vernet, toutes les voitures et les habitations du hameau ont été perquisitionnées, ainsi que d'autres situées dans plusieurs autres départements aux alentours.
Selon une source proche de l’enquête citée par Le Monde, «près de neuf cents signalements ont été traités ou écartés» et «les opérations de police technique et scientifique systématiques de toute trace utile ont conduit à la réalisation de près de trois cents scellés».
Plusieurs profils remarqués
Avec le déploiement de tous ces moyens, les enquêteurs ont été amenés à examiner différents profils. S’ils ont toujours refusé de s’exprimer sur ce sujet et si personne n'a été placé en garde à vue, on sait tout de même qu’ils se sont d'abord intéressés au profil d'un jeune agriculteur.
Ce dernier se serait disputé le matin même de la disparition d’Emile avec le grand-père du petit garçon. De plus, certains habitants du hameau ont également pointé la conduite dangereuse du jeune homme et son profil assez marginal.
Plus récemment, le grand-père maternel de l'enfant a lui aussi suscité l’intérêt de la police. Son comportement «nonchalant» et ses propos «déconcertants» ont notamment été pointés du doigts par des voisins.
Selon eux, le grand-père aurait dit de son petit-fils qu’il était «difficile à gérer» et que «cette situation était inévitable».
Un lien avec la disparition de Lina ?
L’enquête se poursuit donc avec l’étude de toutes les informations récoltées au cours de ces huit mois. Selon le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, les recherches ont ainsi pris «une forme plus technique».
À noter que les gendarmes de la section de recherche de Marseille, en charge de cette affaire, partageraient leurs techniques d'investigations avec leurs homologues strasbourgeois, en charge quant à eux de l'enquête sur la disparition de Lina, dans le Bas-Rhin.
En effet, en mettant leurs résultats de travail sur le bornage téléphonique en commune, les deux sections de recherche se seraient rendues compte qu'une seule et même personne aurait borné près du Vernet le jour de la disparition d'Emile et près de la zone de disparition de Lina, lorsqu'elle a été vue pour la dernière fois le 23 septembre dernier. Jugée intéressante, cette piste n’a néanmoins rien donné.