En direct
A suivre

Le grand saut pour Zidane, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[MERIADECK POUR DIRECT MATIN]

C’était écrit. Inéluctable. Logique. Enfin presque. Zinedine Zidane est donc le nouvel entraîneur du Real Madrid, après avoir été intronisé en grande pompe, en début de semaine, par le président Florentino Perez, qui avait besoin d’un gros coup.

Parce que le patron madrilène n’est guère inspiré dans ses choix depuis quelques mois. Quelle idée de se séparer, l’été dernier, de Carlo Ancelotti, qui avait enfin apporté la «decima» en Ligue des champions un an auparavant et qui, malgré un exercice 2014-2015 raté, restait adoré par son vestiaire et par ses stars ? Quelle idée de le remplacer par Rafael Benitez, un vrai tacticien certes, mais rejeté presque immédiatement par Cristiano Ronaldo ?

Pourtant, l’été dernier, Zinedine Zidane était déjà dans la place, entraîneur sans histoire et sans éclat du «Castilla». Il apprenait son métier, soi-disant. Comme si entraîner un adolescent boutonneux, certes doué, avait un rapport avec la gestion de l’armée de stars du Real Madrid. A l’époque donc, Zidane manquait d’expérience. Le voir intronisé ainsi six mois plus tard est évidemment un choix dans l’urgence. Dans l’urgence certes, mais confortable. Parce que c’est Zidane, un des meilleurs joueurs de tous les temps.

Son aura est au maximum, tout comme l’amour des supporters. Critiquer Zidane en France a toujours été un exercice périlleux, voire suicidaire. Même au moment de son coup de boule en finale de la Coupe du monde 2006, il a été absous par la majorité de la population, Jacques Chirac en tête, là où n’importe quel autre Bleu aurait été obligé de quitter le pays à tout jamais.

Zizou va devoir trouver un équilibre à l’équipe

Depuis sa nomination, tout le monde s’extasie, n’imagine rien d’autre qu’un énième triomphe. C’est possible. Il reste que la gestion d’un club de cette dimension au quotidien va bouleverser la vie si discrète de Zidane. Car à la première contre-performance, la presse espagnole va l’allumer. Et Zidane n’aime pas la critique.

On va aussi l’attendre face au problème tactique récurrent de ce Real Madrid, flamboyant sur le plan offensif, mais avec de gros problèmes sur le plan défensif. Et il faut faire jouer Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Gareth Bale, sans oublier James Rodriguez en nette perte de vitesse cette saison. Toutes ces stars étaient alignées à Bernabeu contre le Barça. Résultat : une fessée 0-4 !

Zizou va donc devoir trouver un équilibre à cette équipe. Il a parlé, lors de sa conférence de presse, de possession de balle. Est-ce réaliste avec cet effectif et avec un trio offensif dont la vitesse reste un des gros points forts ? Après, on me parle d’expérience. Mais qui plus que  Zidane a de l’expérience au plus haut niveau et dans les grands rendez-vous ? C’est un taiseux ? Ok. Mais Laurent Blanc n’est pas un grand bavard.

Zidane a dit mardi : «Je veux gagner des matchs.» Ce n’est pas très original, mais c’est la réalité d’un club comme le Real Madrid. Gagner, encore et encore. C’est là-dessus que Zidane sera jugé. Comme n’importe quel entraîneur appelé à de si hautes responsabilités.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités