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Relaxe requise pour le rappeur Orelsan

Le rappeur Orelsan Le chanteur Orelsan lors des dernières Victoires de la musique, le 3 mars 2012. [BERTRAND LANGLOIS / AFP]

Jugé aujourd’hui pour "provocation au crime", le parquet a requis la relaxe à l'encontre du rappeur Orelsan. Le tribunal de Paris rendra se décision le 12 juin prochain. Poursuivi par l’association Ni putes ni soumises, le chanteur s’est expliqué sur les paroles de sa chanson Sale pute.

"Je ne pense pas que les gens soient suffisamment bêtes pour réitérer ce qui est dit dans une chanson, ou alors c'est qu'ils sont dangereux dès le départ, se défend le rappeur de 29 ans à la barre du tribunal. J'ai fait cette chanson comme j'aurais pu faire n'importe quelle autre chanson, afin de faire passer une émotion, de montrer comment un être humain, quand il est jaloux, peut devenir une espèce de monstre" témoigne Orelsan. Des explications qui ne conviennent pas à Asma Guénifi, présidente de Ni putes ni soumises, pour qui cette chanson est vraiment un "appel à la haine". Le parquet estime lui "qu'on se trompe d'ennemi", rappelant que les femmes battues ne sont "pas victimes des propos d'un chanteur qui s'exprime dans le cadre de sa liberté d'expression artistique".  

C’est en 2009 que Ni putes ni soumises porte plainte contre le rappeur caennais pour "provocation au crime". En cause, les paroles violentes de sa chanson Sale pute, dans lesquelles l’association voit "une incitation à la violence la plus ignoble qui met en scène le désir de viol, de violence, de torture et d'assassinat".

"On s’tenait par la main, on s’enlaçait, on s’embrassait / on verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée" ou encore "T’es juste un démon déguisé en femme, j’veux te voir briser en larmes, j’veux que tu rendes l’âme / j’veux te voir retourner brûler dans les flammes". C’est en ces termes qu’Orelsan exprime la colère d’un homme trompé par sa compagne, provoquant la fureur des féministes.  

Depuis, Orelsan a remporté deux victoires de la musique

La même année, la polémique enfle et Orelsan est déprogrammé des Francofolies de La Rochelle. L’affaire dépasse le monde de la musique et les déclarations politiques se succèdent pour approuver cette décision ou au contraire crier à la censure. Ainsi, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente, déclare qu’elle ne souhaite pas "sponsoriser sur (son) territoire une personne qui  vante les violences faites aux femmes". Quand les porte-paroles de l’UMP Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé jugent "inacceptable" cette décision, qualifiée de "boycott".

Trois ans après la polémique à propos d’un titre qu’il ne chante plus sur scène, le rappeur bénéficie d'une meilleure image. Le 3 mars dernier, il remporte deux victoires de la musique; celle de la révélation du public et celle de l'album de musiques urbaines de l'année pour Le chant des sirènes.   

 

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