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Les fumeurs veulent peser dans le débat politique

Fumeurs Les fumeurs veulent se faire entendre.[CHRISTOPHE SIMON / AFP]

Fumer est un droit. C’est l’idée que souhaite défendre un groupe de fumeurs, qui vient de créer sa propre association, l’Union pour les droits des fumeurs adultes (UDFA). Son objectif : défendre les libertés des 12,5 millions de Français de plus de 18 ans amateurs de nicotine. 

Spectateurs des augmentations successives des prix des paquets de cigarettes, parias des quais de gares et abonnés aux terrasses des cafés, ils montent aujourd’hui au créneau. «Bientôt, on ne pourra plus louer un appartement si on est fumeur. On parle même d’interdire la cigarette en voiture», s’inquiète Nathalie Masseron, la présidente de l’UDFA. Elle reconnaît que cette démarche revient à se «faire l’avocat du diable», compte tenu des milliers de morts qui sont imputés au tabac chaque année en France.

Mais lors des débats sur la question de la cigarette, la parole ne doit, selon elle, pas être monopolisée par les antitabac. Les fumeurs, des «adultes responsables» conscients de la dangerosité de cette addiction, devraient eux aussi avoir voix au chapitre.

Des taxes et des voix

Pour étayer son point de vue, l’association met en avant le rôle économique des fumeurs français. En taxant à plus de 80 % le prix d’un paquet de cigarettes, l’Etat engrange chaque année plus de 13 milliards d’euros de recettes. S’y soustrait le coût social du tabac (dépenses de soins, campagnes de prévention, etc.) qui, selon un récent rapport du Parlement, avoisinerait les 7 milliards d’euros. Soit un gain total de 6 milliards. 

Un autre argument est avancé par les pro-tabac, celui de l’importance des fumeurs au sein de la population, et donc de leur poids électoral. A deux semaines des élections législatives, l’Union pour les droits des fumeurs adultes ne manque pas de rappeler aux politiques qu’ils représentent plus de 20 % des votants.

Repères

1991. La loi Evin instaure l’interdiction de fumer dans  les locaux à usage collectif. 

2004. Les TGV deviennent non-fumeurs. L’intégralité des trains le sera l’année suivante. 

2007. L’interdiction s’applique au sein des entreprises, des administrations, des établissements scolaires et des établissements de santé. 

2008. Le tabagisme est proscrit des lieux de «convivialité» : cafés, hôtels, restaurants, discothèques…

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