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Les députés votent sur le traité budgétaire européen

L'Assemblée nationale [Joel Saget / AFP/Archives] L'Assemblée nationale [Joel Saget / AFP/Archives]

Les députés votent mardi la ratification du traité budgétaire européen instaurant une "règle d'or" d'équilibre budgétaire, que le gouvernement espère voir adopter sans avoir besoin des voix de droite, malgré l'opposition d'une partie de la gauche.

Le traité oblige les 25 Etats signataires à ne pas dépasser, à moyen terme, un déficit "structurel", c'est-à-dire compte non tenu des aléas de la conjoncture, égal à 0,5% du PIB (Produit intérieur brut).

Le texte, dont l'Assemblée a débattu la semaine dernière, sera examiné à partir de mercredi par les sénateurs. Voir la vidéo.

Le résultat du scrutin de mardi ne fait aucun doute: le traité, soutenu à la fois par le PS, l'UMP et les centristes, sera ratifié à une large majorité, malgré l'opposition du Front de gauche, de la plupart des écologistes, de certains députés socialistes et de droite, ainsi que du Front national.

Mais la question est de savoir comment cette majorité sera atteinte. Le gouvernement sait qu'au Sénat, où le PS n'a pas la majorité à lui seul, l'apport des voix de l'opposition sera indispensable. Mais il veut éviter qu'à l'Assemblée, la ratification dépende de "ceux qui s'apprêtent à voter pour le texte mais conspuent le gouvernement", selon le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

L'UMP et les centristes répètent en effet sur tous les tons que le traité est le même "à une virgule près" que celui signé en mars par Nicolas Sarkozy, tandis que le gouvernement et le PS insistent sur le "pacte de croissance" obtenu par François Hollande lors d'un sommet européen fin juin pour le compléter.

Les chiffres circulent: 13 contre et deux abstentions sur 200 députés socialistes et apparentés réunis mardi dernier, mais entre 17 et 20 opposants et une petite dizaine d'abstentions sur la totalité des 297 membres du groupe PS, selon une source parlementaire.

En théorie, ces défections feraient tomber le nombre des voix de gauche favorables en dessous de la barre des 50% de députés (289 sur 577), mais en fait elles devraient être compensées par l'apport d'une douzaine de radicaux de gauche et de quelques écologistes. En outre, les abstentions abaisseront d'autant la barre de la majorité des suffrages exprimés.

Le porte-parole du Parti socialiste, David Assouline, a souhaité lundi un "vote de la gauche majoritaire" à l'Assemblée.

Ce vote doit permettre "à la gauche, à la majorité présidentielle d'être majoritaire pour soutenir l'action déterminée (de François Hollande) pour renforcer son combat qui est encore devant nous pour la réorientation de l'Europe", a-t-il insisté.

Pour leur part, la soixantaine d'organisations, dont le Front de gauche, qui avaient réuni des dizaines de milliers de manifestants le 30 septembre à Paris pour dire non à l'Europe de "l'austérité", ont estimé lundi que "la bataille n'est pas finie" contre la ratification du traité budgétaire.

Parallèlement l'Assemblée s'est penchée lundi, avec un vote prévu mercredi, sur le projet de loi organique mettant en oeuvre la règle d'or budgétaire, dont le Sénat se saisira à la fin du mois.

Le projet de loi organique instaure un gendarme des finances publiques, sous la forme d'un Haut Conseil des finances publiques chargé de vérifier la fiabilité des prévisions macro-économiques et de se prononcer sur le respect de la trajectoire des finances publiques à moyen terme.

Le Front de gauche est tout autant opposé à ce deuxième texte qu'au traité, contrairement aux écologistes qui estiment qu'il ne revêt pas la même importance.

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