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Usé par 30 ans de prison, il demande la grâce présidentielle

Un mirador et le mur d'enceinte de la maison centrale de Poissy [Joel Saget / AFP/Archives] Un mirador et le mur d'enceinte de la maison centrale de Poissy [Joel Saget / AFP/Archives]

Philippe El Shennawy, un détenu de 58 ans qui a passé plus de 30 ans en prison et n'est pas libérable avant 2032, a déposé une demande de grâce présidentielle auprès de François Hollande, pour "mettre un terme à cette torture mentale et physique".

Incarcéré à la centrale de Poissy (Yvelines), M. El Shennawy a déposé le 14 décembre une demande de grâce, au lendemain d'une tentative de suicide motivée, selon le Journal du Dimanche (JDD), par la décision récente de la justice de ne pas lui accorder de libération conditionnelle avant trois ans.

Pour lui, cette décision "signe son arrêt de mort". Sa tentative de suicide "est un acte de désespoir, mais pas de désespéré (...) C'est aussi et surtout un cri de révolte", a-t-il expliqué au JDD, affirmant être "toujours debout" même si "psychiquement, il en va tout autrement".

Une grâce présidentielle viendrait "mettre un terme à cette torture mentale et physique qui dure depuis 37 ans", a-t-il estimé, espérant une "décision définitive qui ait du sens au regard de ce que j'ai fait, du châtiment qui m'a été infligé et de ce que je suis".

"Le président de la République prendra sa décision en toute connaissance de cause et en toute conscience après l'avis de la Chancellerie. Il jugera peut-être que j'ai le droit à une vie réelle au sein de la société ou que je n'ai pas assez payé ma dette", a-t-il déclaré.

"Malheureusement, pour moi comme pour beaucoup d'autres, il ne s'agit pas d'acharnement mais tout simplement de la +logique judiciaire+ qui dans les faits ne tient aucun compte de l'humain", a-t-il déploré.

Philippe El Shennawy a passé au cours des 37 dernières années moins de trois ans en liberté, multipliant les condamnations pour braquages et évasion.

Condamné à perpétuité en 1977 pour un vol à main armée avec prise d'otage, il a bénéficié d'une libération conditionnelle en 1991 avant d'être réincarcéré pour avoir violé une interdiction de séjour à Paris pour rencontrer son fils.

L'homme s'est évadé deux fois, à l'occasion d'une permission puis d'un séjour en unité pour malades difficiles, multipliant les infractions lors de ces cavales.

Cet été, il avait engagé une grève de la faim pendant 34 jours.

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