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Les security patrols, anges gardiens des skieurs sur les pistes

Des vacanciers sur les pistes le 19 février 2013 à Méribel [Philippe Desmazes / AFP] Des vacanciers sur les pistes le 19 février 2013 à Méribel [Philippe Desmazes / AFP]

Anorak et casque verts, sur les pistes de Méribel les hommes de la "security patrol" mettent en garde les skieurs contre les comportements à risque. Une initiative inédite destinée à rassurer les clients sur des pentes où collisions et vitesse augmentent.

Drapeau vert et noir planté dans la neige, Etienne et Johann, employés par la société des remontées mécaniques des Trois Vallées, s'installent à la jonction de deux pistes empruntées chaque jour par plusieurs milliers de skieurs aux niveaux très variés. Par des gestes amples, les deux agents font signe aux vacanciers de ralentir et de se déporter sur le côté de la piste afin de créer un effet d'entonnoir et éviter la pagaille en fin de parcours.

"La security patrol", qui comprend sept employés, est née l'hiver dernier pour parer à "l'accroissement du sentiment d'insécurité des skieurs qui parfois ne viennent plus à cause de cette peur", relève Hervé Lenoir, directeur opérationnel du domaine skiable.

Statistiques à l'appui, une dizaine de lieux accidentogènes ont été repérés par les agents qui intensifient leurs patrouilles sur ces point noirs: majoritairement des axes de grand passage, des pistes verglacées ou avec un relief qui ne permet pas une grande visibilité.

"Les pistes noires ne sont pas, contrairement aux idées reçues, les endroits où il y a le plus d'accidents", explique Johann Cote, dont la principale préoccupation est la vitesse. Un facteur qui augmente depuis plusieurs années avec des pistes de mieux en mieux préparées et des skis paraboliques qui ont rendu la pratique plus simple, remarquent les professionnels.

Les blessures s'aggravent

Des vacanciers sur les pistes le 19 février 2013 à Méribel [Philippe Desmazes / AFP]
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Des vacanciers sur les pistes le 19 février 2013 à Méribel

"Avec la vitesse la gravité des blessures augmente. On n'interdit pas d'aller vite, mais en revanche on demande que la vitesse soit maîtrisée et que le skieur ait le bon réflexe s'il est confronté à un imprévu", résume le jeune homme, qui rappelle également aux skieurs qu'il est imprudent de s'arrêter derrière une bosse ou encore en plein milieu d'une pente.

En effet, alors que chaque saison le nombre des blessés reste stable depuis plus d'une dizaine d'années en France - 140.000 pour sept millions de skieurs - les traumatismes s'aggravent, relève l'association des médecins de montagne. Les débutants sont deux fois plus exposés aux accidents, soulignent-ils dans leur rapport annuel.

Ainsi le taux de collisions sur pistes (12.5% des accidents) comme les traumatismes crâniens sont en légère hausse depuis dix ans, selon la même source.

Si les patrouilleurs ne sont pas des pisteurs secouristes et n'ont d'ailleurs aucun diplôme spécifique, ils peuvent toutefois sécuriser les lieux d'un accident pour éviter les sur-accidents ou faire preuve de plus d'autorité en cas de délit flagrant.

"Nous sommes les anges gardiens des skieurs", sourit sa collègue Céline Vasseur, qui remarque que leur présence est appréciée par la majorité. "Ils rassurent. C'est vraiment bien qu'ils soient là", acquiesce David Troubat, en vacances pendant une semaine dans la station.

S'il est encore trop tôt pour évaluer les effets du dispositif, l'idée a déjà été reprise par la station de Pra Loup (Hautes-Alpes) qui pour la première fois cet hiver a elle aussi créé une security patrol.

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