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Ecole en bateau : un témoin inattendu accable Kameneff

Le fondateur de l'Ecole en bateau, Léonide Kameneff, le 5 mars 2013 au palais de justice de Paris [Bertrand Guay / AFP] Le fondateur de l'Ecole en bateau, Léonide Kameneff, le 5 mars 2013 au palais de justice de Paris [Bertrand Guay / AFP]

Un pédopsychiatre de 57 ans a été entendu à sa demande, vendredi, au procès de l'Ecole en bateau où il a dénoncé avoir été victime, dans les années 60, d'abus sexuels de la part de Léonide Kameneff, qui, à l'époque, n'avait pas encore lancé son projet de voiliers-école et était psychothérapeute à Toulon.

"J'ai souhaité témoigner devant la cour quand j'ai appris la tenue de ce procès, car lorsque j'avais 9/10 ans, Léonide Kameneff a été mon psychothérapeute", a commencé ce médecin marseillais, directeur d'un centre médico-psycho-pédagogique.

Après lecture de son courrier adressé en début de semaine à un avocat des parties civiles, le président de la cour d'assises des mineurs de Paris avait souhaité entendre son témoignage sur des accusations aujourd'hui prescrites.

"J'étais bon élève mais timide et mes parents m'avaient pris rendez-vous pour des séances chez lui environ une fois par semaine. Gentil, séduisant, attentionné, il a construit un climat de confiance dont j'avais besoin à l'époque".

Après des séances de jeu, de lectures, de discussions, puis de relaxation, allongé sur un divan, "un jour, il a fermé les volets et m'a demandé de me déshabiller (...) je ne savais pas quoi en penser, c'était quelqu'un en qui j'avais entièrement confiance", raconte le témoin, très posé. Puis à un autre moment, l'enfant lève les yeux d'un livre et découvre Léonide Kameneff nu à son tour, en érection. "Il m'a fait m'allonger, m'a caressé et masturbé, m'a demandé de lui faire pareil et j'ai obéi".

L'enfant a réussi à convaincre ses parents d'interrompre ses séances. Il attendra l'âge de 40 ans pour se confier à eux, "honteux et "pas assez solide pour porter plainte" avant la prescription, convaincu que les études qui l'ont mené à la pédopsychiatrie s'expliquent pas son "besoin de comprendre".

Calme, il exprime "sa grande colère" vis-à-vis de Kameneff, aujourd'hui âgé de 76 ans et jugé jusqu'au 22 mars pour avoir agressé et violé plusieurs enfants dans les années 80 et 90 dans le cadre de l'Ecole en bateau.

Pour le pédopsychiatre, c'est quelqu'un de "très fort qui a pu construire un dispositif (l'Ecole en bateau, ndlr) afin de mettre en place quelque-chose qui existait déjà en lui, dans sa sexualité".

Léonide Kameneff a de nouveau affirmé vendredi ne pas être "pédophile", tout en reconnaissant des "caresses affectueuses" et masturbations sur des enfants à bord des voiliers.

Le fondateur de l'Ecole en bateau, Léonide Kameneff, le 5 mars 2013 au palais de justice de Paris [Bertrand Guay / AFP]
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Le fondateur de l'Ecole en bateau, Léonide Kameneff, le 5 mars 2013 au palais de justice de Paris
 

Le fondateur de l'Ecole en bateau, Léonide Kameneff, principal accusé dans le procès de cette expérience pédagogique alternative où il est accusé de viols sur des enfants dans les années 80 et 90, a reconnu mercredi un sentiment de "responsabilité" né des débats qui lui font "mieux comprendre" les faits.

Pour la première fois, Léonide Kameneff, 76 ans, a clairement reconnu mardi soir et de nouveau mercredi avoir eu des rapports à caractère sexuel, constitués de masturbations réciproques, avec un enfant de douze ans qui était son élève en 1964-65.

Devenu majeur, ce jeune homme a participé, en tant qu'animateur, aux voyages de l'Ecole en bateau où il encadrait les enfants à bord. Bernard Poggi, 59 ans, est aujourd'hui accusé d'abus sexuels sur quatre d'entre eux, parties civiles au procès.

A l'égard de ce coaccusé, Léonide Kameneff a admis au deuxième jour du procès "un sentiment de responsabilité vis à vis des ennuis qu'il a aujourd'hui et j'ai le même sentiment vis à vis des plaignants", ces anciens élèves des voiliers-école qui l'accusent de viols.

"Je reconnais que l'après-midi d'hier m'a fait encore avancer. Le flou que j'ai laissé s'installer dans les relations à bord a permis les débordements pour lesquels nous sommes là et donc les souffrances des plaignants", a-t-il poursuivi.

Mardi, Léonide Kameneff a admis des "jeux" à caractère sexuel avec les enfants du bateau mais récusé la qualification de "pédophilie".

"Le journée d'hier m'a fait mieux comprendre que j'aurais dû mettre des limites et que cette absence de limites conduit au procès d'aujourd'hui", a expliqué l'accusé.

Face à l'étonnement du président Olivier Leurent devant le "temps" qu'il a fallu à cette prise de conscience, Léonide Kameneff a répondu "n'avoir jamais été cuisiné comme (il) l'a été hier". 

 

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