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Meurtre sur l'A13 : verdict attendu pour les neuf accusés

Croquis d'audience du procès du meurtre de Mohamed Laidouni, battu à mort sur l'autoroute A13, le 8 avril 2013 à Versailles [Benoit Peyrucq / AFP/Archives] Croquis d'audience du procès du meurtre de Mohamed Laidouni, battu à mort sur l'autoroute A13, le 8 avril 2013 à Versailles [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]

Après deux semaines de débats, la cour d'assises des Yvelines rend vendredi son verdict dans le procès de l'autoroute A13, où neuf jeunes hommes sont jugés pour avoir battu à mort en 2010 un automobiliste à la suite d'un banal accrochage.

La cour va tenter de départager les responsabilités et trancher: les accusés, âgés de 19 à 24 ans au moment des faits, sont-ils venus ou non avec l'intention de tuer ?

Ils sont poursuivis pour meurtre, un chef d'accusation passible de 30 ans de réclusion criminelle, mais le président de la cour, Pierre Pélissier, a annoncé qu'il poserait lors du délibéré la question d'une éventuelle requalification des faits "en violences en réunion ayant entraîné la mort", punissables de 20 ans de prison.

Une jeune femme comparaît pour sa part pour violences volontaires et non assistance à personne en danger.

Certaines paroles prononcées par les agresseurs présumés au cours de la rixe mortelle pourraient peser lourd dans l'esprit des jurés. "+On va vous crever, on va vous enterrer devant votre mère+. Ces mots sont gravés à jamais dans nos têtes", ont souligné à plusieurs reprises au cours de l'audience la mère, l'épouse et les frères de la victime, tous présents au moment du drame.

La violence du meurtre de Mohamed Laidouni, un imprimeur de 30 ans sans histoire, a été au coeur des débats. La victime a été "exécutée", "ils l'ont lynché au sol", a asséné l'avocate générale pour justifier les lourdes peines requises.

La magistrate a demandé de 14 à 30 ans de réclusion criminelle contre huit des accusés et quatre ans de prison, dont un avec sursis, contre la jeune femme. Enfin, quatre ans de prison, dont deux avec sursis, ont été requis contre le dernier jeune mis en cause.

"Aucun n'a voulu la mort de Mohamed. Ils sont abasourdis par les conséquences de leurs actes", a plaidé Me Jean-Christophe Tymoczko, l'un des conseils de la défense. "Personne ne savait pourquoi il était là et personne n'avait d'armes. Il n'y avait pas de volonté de tuer", a martelé Me Aurélien Barbaut.

Les accusés se sont montrés peu coopératifs au cours du procès. Certains ont promis "de dire toute la vérité" et assuré ne pas avoir peur de "balancer", mais, au final, ils n'ont livré que peu d'éléments pour expliquer le décès de Mohamed Laidouni.

Fratries très nombreuses, parcours scolaires chaotiques, casiers judiciaires chargés, pères parfois polygames: les débats ont mis en évidence de multiples similitudes entre les agresseurs présumés. Les jeunes habitaient tous la cité, réputée difficile, des Musiciens aux Mureaux (Yvelines), et se connaissent depuis toujours.

Les faits remontent au 27 juin 2010. Une Renault Clio heurte sur l'autoroute la voiture d'une famille qui part en vacances. Les véhicules, légèrement éraflés, s'arrêtent sur la bande d'arrêt d'urgence.

Rapidement le ton monte. La conductrice à l'origine de l'accident refuse d'établir un constat amiable. Son passager, par téléphone, appelle des amis en renfort. Quelques minutes plus tard, une dizaine de personnes de la cité voisine arrivent sur les lieux.

Mohamed Laidouni est violemment projeté contre une glissière de sécurité et roué de coups sous les yeux de sa mère, de ses frères et de sa femme.

Pour l'énoncé du verdict, un important dispositif policier est prévu autour du tribunal correctionnel de Versailles afin de prévenir d'éventuels débordements.

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