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Un ex-chercheur de Servier mis en examen pour corruption

Une femme devant le siège des laboratoires Servier à Suresnes le 13 mars 2012 [Mehdi Fedouach / AFP/Archives] Une femme devant le siège des laboratoires Servier à Suresnes le 13 mars 2012 [Mehdi Fedouach / AFP/Archives]

Un ancien chercheur de Servier, le Pr Jean Charpentier, pharmacien expert ayant participé à la demande de mise sur le marché du Mediator, a été mis en examen mi-juillet notamment pour "corruption" , a-t-on appris lundi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.

Trois médecins, anciens membres de la commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM), ont été mis en examen pour "prise illégale d'intérêt" et un autre, également ex-membre de la commission d'AMM, pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée", a précisé cette source.

Expert pharmacologique, agréé par le ministère de la Santé, le Dr Charpentier avait participé à la rédaction de la demande de mise sur le marché du Mediator, datée du 29 novembre 1973. Il avait été interrogé comme témoin en 2011 dans la cadre de l'information judiciaire pour "tromperie aggravée" ouverte à Paris sur le Médiator.

A cette occasion, il avait assuré aux juges que les caractéristiques anorexigènes du Mediator avaient été gommées, pour en faire un antidiabétique, afin de faciliter l'obtention de son autorisation de mise sur le marché.

Destiné aux diabétiques en surpoids, mais largement prescrit comme coupe-faim, le Mediator, commercialisé en 1976, a été suspendu en novembre 2009 et définitivement retiré du marché en juillet 2010 en raison des risques cardiaques encourus par les patients.

Consultant chez Servier depuis 1965, M. Charpentier avait été payé jusqu'en 1995, alors que de ses propres aveux aux enquêteurs, il ne "faisait pratiquement plus rien pour eux depuis 1978-1989", selon son PV de 2011 dévoilé par Libération.

Les juges parisiens l'ont mis en examen pour "corruption" et également "complicité de tromperie" et "complicité d'obtention indue d'autorisation".

Dans un autre volet du dossier, quatre médecins, anciens membres de l'AMM, ont été mis en examen.

Charles Caulin, ancien président de la commission d'AMM à l'Afssaps entre 1993 et 2003 a été mis en examen pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée". Il est soupçonné d'avoir entretenu des liens avec les laboratoires Servier, comme consultant entre 2004 et 2006.

Jean-Roger Claude a été mis en examen pour "prise illégale d'intérêt". Il est soupçonné d'avoir été rémunéré par Servier alors qu'il siégeait à la commission d'AMM. Deux autres médecins, Bernard Rouveix et Michel Detilleux, ex membres de l'AMM, ont également été mis en examen pour "prise illégale d'intérêts".

Plusieurs enquêtes sont en cours à Paris sur le Mediator notamment une pour tromperie, escroquerie, prise illégale d'intérêt et trafic d'influence dans laquelle le patron des Laboratoires Servier et six sociétés du groupe ont été mis en examen, l'autre pour "homicides et blessures involontaires" dans laquelle Jacques Servier, a également été mis en examen.

L'Agence du médicament (ANSM), qui a succédé à l'Afssaps en 2012, a également été mise en examen dans ce volet, les juges soupçonnant l'autorité de contrôle du médicament d'avoir négligé les alertes sur la dangerosité du Mediator.

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