Une enquête réalisée par une association de consommateur révèle ce jeudi les inégalités des prix pratiqués par les auto-écoles et leur opacité. Le coût des heures de conduite peuvent ainsi varier du simple au double entre Lille et Paris. L’association réclame de fait un « affichage systématique et clair des tarifs et du taux de réussite dans chaque auto-école. » Benoît Hamon a quant à lui déclaré faire appel à la répression des fraudes face à ces manquements.
780€ à Lille, 1425€ à Paris. C’est la différence du tarif de 20h de conduite constatée par l’association CLCV (Consommation, Logement et cadre de vie), dans une étude publiée ce jeudi.
En plus de ces écarts notables des tarifs entre les différentes auto-écoles, CLCV pointe du doigt l’opacité des prix et des taux de réussite. L’enquête, réalisée auprès de 447 auto-écoles sur les 11.000 recensées en France, dénonce de « graves manquements de la part de nombreux professionnels du secteur. »
Première infraction : l’affichage des prix. Alors qu’ils doivent obligatoirement être affichés à l'extérieur de l'établissement, ils sont incomplets dans un tiers des cas et absents dans 10% des auto-écoles. Selon la CLCV, cette absence d’affichage pousse le consommateur à entrer dans les auto-écoles pour demander les tarifs, « où il risque de se retrouver face à un professionnel au discours commercial » qui va le pousser à s’inscrire dans son école.
Des heures supplémentaires onéreuses
Deuxième manquement : des forfaits trop souvent inadaptés au besoin exact du consommateur. Ainsi, les forfaits de 20h heures, la plupart du temps insuffisants, sont complétés par des heures supplémentaires beaucoup plus onéreuses. Par ailleurs, le tarif de ces 20 heures de conduite varie énormément d’une région à l’autre : de 890 € à Marseille, le forfait 20 heures peut coûter 1240 € à Nantes.
Enfin, troisième critique : des taux de réussite trop disparates. Il était ainsi de 45,48% à Paris en 2011, contre 70,03% dans les Alpes de Haute-Provence. Les délais de présentation à l’examen varient également d’une région à l’autre.
Affichage et évaluation systématiques
Olivier Gayraud, chargé de l’étude de CLCV, interrogé dans Le Parisien, demande à ce que les pouvoirs publics homogénéisent « l’obtention du permis de conduire afin que les candidats sachent dans quoi ils s’engagent et soient égaux dans toute la France. »
Pour cela, un affichage systématique des tarifs et du taux de réussite est nécessaire dans chaque auto-école. De plus, « une évaluation précise du besoin de formation par le professionnel » est nécessaire pour chaque candidat afin de « proposer des forfaits parfaitement adaptés. »
Benoît Hamon fait appel à la répression des fraudes
« Je vais me saisir de cette alerte de la CLCV pour demander à la répression des fraudes de faire la lumière sur ce qui se passe dans les écoles de conduite », a déclaré Benoît Hamon, ministre délégué à l'économie sociale et solidaire et à la consommation, sur Europe 1 suite à la publication des résultats de l’étude. « On va regarder ça de près », a insisté M. Hamon, en saluant les organisations de consommateurs qui « aident beaucoup la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à lutter contre ces pratiques commerciales trompeuses parfois, ces défauts d'étiquetage, ces défauts d'information ».
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