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Les Marseillais pour départager Ghali et Mennucci

Montage de photos de Patrick Mennucci et Samia Ghali [Gérard Julien / AFP/Archives] Montage de photos de Patrick Mennucci et Samia Ghali [Gérard Julien / AFP/Archives]

Les Marseillais sont appelés à choisir dimanche qui, de Samia Ghali ou de Patrick Mennucci, affrontera en mars 2014 l'inamovible maire UMP Jean-Claude Gaudin, au terme d'un entre-deux tours très tendu entre les deux candidats à la primaire socialiste.

Le duel promet d'être serré avec un léger avantage, sur le papier, au député, fort du ralliement de trois candidats à sa cause.

Dans l'arène, deux fortes personnalités qui baignent dans la politique depuis leur plus jeune âge.Lui, 58 ans, géant à l'accent rocailleux, se réclame d'une fine connaissance des dossiers et d'un programme "cohérent". Elle, l'indomptable brune, 45 ans, joue la carte du peuple et préfère aux questions de fond le registre de l'émotion.

Les invectives ont fusé tout au long de la semaine, par médias interposés ou frontalement, lors des deux débats, éclipsant quasiment toute discussion sur le programme.

La sénatrice a accusé son rival d'être "le candidat le Paris, de Matignon", tandis qu'après avoir tenté de calmer le jeu, Patrick Mennucci la taxait vendredi de "candidate du système" Jean-Noël Guérini, le président du Conseil général tombé en disgrâce à la suite de ses démêlés judiciaires.

"Il a été le premier enfant du système Guérini", a réagi aussitôt Samia Ghali, évoquant l'ancienne proximité des deux hommes. Le député a notamment dirigé la campagne de M. Guérini aux dernières municipales avant de prendre ses distances.

Election "confisquée"

 

Infographie de présentation du 2e tour et rappel des résultats du 1er tour des primaires socialistes à Marseille [ / AFP]
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Infographie de présentation du 2e tour et rappel des résultats du 1er tour des primaires socialistes à Marseille
 

Après une campagne globalement consensuelle entre six ténors locaux, le premier tour, émaillé de divers dysfonctionnements et irrégularités, avait marqué le début des hostilités.

La ministre Marie-Arlette Carlotti, grande perdante du scrutin, a lancé la première salve au soir du 13 octobre, en accusant Mme Ghali de clientélisme, avec des propos très durs évoquant une "organisation paramilitaire", en référence aux "dizaines de minibus" et à des supposés "échanges d'argent".

La réponse ne tardait pas. Dès le lendemain, l'élue, arrivée en tête (25,25%), lui suggérait de "rendre son poste de ministre".

Depuis, Samia Ghali n'a cessé de se poser en victime de l'appareil socialiste, face à un Patrick Mennucci (20,65%) qui a engrangé les soutiens de Mme Carlotti (19,52%) et du député Henri Jibrayel (3,71%) tout d'abord, puis du président de la communauté urbaine, Eugène Caselli (16,57%).

"Vous essayez de confisquer cette élection aux Marseillais", s'est-elle insurgée, affirmant que ce dernier ralliement avait été dicté par un coup de téléphone du Premier ministre. Faux, rétorque M. Mennucci qui l'explique par la question de la métropole, à laquelle Samia Ghali est opposée. "Il n'y a la main de personne là-dedans", assure-t-il.

Il n'empêche, la maire des 15-16e arrondissements, candidate de la rupture, est persuadée qu'elle dérange avec son parcours atypique. "Pour eux, Samia Ghali en tête au premier tour, c'est une anomalie", estime cette petite-fille d'immigrés d'Algériens qui a grandi dans une cité difficile de Marseille.

Alors quand on explique son succès par un "vote communautariste", elle bondit: "C'est la première fois que j'ai le sentiment d'avoir fait campagne contre le Front national".

 

Minibus et covoiturage

Dimanche, Samia Ghali aura à nouveau recours aux minibus et covoiturage faute de transports en commun suffisants dans les quartiers nord. "Cela n’a pas posé problème quand on l’a fait pour François Hollande", lâche-t-elle.

 
 

Un climat tendu qui augure d'un lendemain de scrutin compliqué. "La primaire, (...) c'est un nécessaire et indispensable rassemblement autour du vainqueur. Ce seront les conditions qui feront que cette primaire sera une réussite", a dit le secrétaire national aux fédérations du PS Alain Fontanel samedi, qui espère toujours réunir les deux candidats dimanche soir.

Patrick Mennucci, perçu comme le mieux à même de ravir la mairie à la droite, selon un sondage, assure qu'en cas de défaite, il se rangera derrière son adversaire, "l'objectif étant de battre Jean-Claude Gaudin", 74 ans, à la tête de la ville depuis 1995. Samia Ghali, elle, élude le sujet, croyant en sa victoire.

Samedi, elle a toutefois laissé planer le doute sur son avenir au PS en cas de défaite. Peut-elle rester au parti après les "attaques inacceptables" dont elle dit avoir fait l'objet ? "Je ne répondrai pas maintenant", a-t-elle dit dans un sourire.

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