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Elections législatives en Inde : 1 milliard de votants, 44 jours d'accès aux urnes... Comment se déroule le plus grand appel aux urnes de l'Histoire

Les élections ont débuté le 19 avril, avec une seconde phase le 26 avril, dans l'Etat d'Uttar Pradesh. [REUTERS/Anushree Fadnavis]

Depuis le 19 avril dernier, près d'un milliard d'Indiens sont appelés aux urnes pour les plus grandes élections législatives de l'Histoire. Pour réussir ce défi électoral, le pays a mis de grands moyens pour un vote étalé sur six semaines.

12% de la population mondiale est appelée aux urnes. Depuis le 19 avril dernier et jusqu'au 1er juin prochain, 968 millions d'Indiens peuvent voter aux élections législatives. Les résultats, qui seront annoncés le 4 juin, amèneront à la désignation d'un Premier ministre.

Deux camps s'affrontent pour diriger le pays qui compte 1,4 milliard d'habitants. D'un côté, le parti Bharatiya Janata (BJP) de l'actuel chef de l'Etat, le nationaliste hindou Narendra Modi, est largement favori. De l'autre, une alliance de plusieurs partis d'opposition nommée Le Congrès national indien (INC), de sensibilité sociale-démocrate.

Un million de bureaux de vote à travers le pays

Cette élection permet de nommer des députés qui siégeront à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement indien. Au total, 543 personnes seront élues au suffrage universel tandis que deux autres seront directement désignés par le président de la République.

L'Inde étant un pays fédéral, elle est régie localement par des parlements locaux. Tandis que le sud concentre les populations des castes inférieures, le nord est sous la gouvernance du BJP de Modi. Face à l'afflux massif d'électeurs, le scrutin a été étalé sur 44 jours, soit un peu plus de six semaines. Ainsi, ce sont plusieurs centaines de millions de votants qui doivent, chaque semaine, se déplacer jusqu'aux urnes.

Mais ces dernières n'en sont pas réellement. En effet, lorsque les Indiens se rendent aux bureaux de vote, ils ne déposent pas de bulletin, mais appuient sur un bouton dans une machine qui enregistre leur décision. Ces appareils électroniques ne sont pas reliés au réseau internet pour éviter les risques de fraude.

Plusieurs millions de machines, fabriquées localement, ont été affrétées à cette occasion, réparties dans 1,2 millions de bureaux de vote. Cela représente environ un bureau pour 1.100 habitants, avec de nombreuses disparités. Pour exemple, l'un est installé dans le village reculé de Malogam, dans l'Etat de l'Arunachal Pradesh, pour... un seul habitant.

Pour s'assurer du bon fonctionnement du scrutin, 15 millions de fonctionnaires et d'agents de sécurité ont été mobilisés. Certains doivent voyager en bateau, en hélicoptère ou même à dos de chameau pour se rendre dans les territoires les plus isolés. Comme dans le nord du pays, traversé par l'Himalaya, où le bureau de vote de Tashigang est posté à 4.650 mètres d'altitude, soit quasiment le sommet du Mont Blanc.

Une chaleur étouffante qui bride la participation

Problème, si le défi logistique semble rempli après les deux premières sessions de vote (19 et 26 avril), la participation, quant à elle, accuse un léger retard sur les précédentes élections en 2019.

La phase inaugurale du 19 au 25 avril a ainsi rassemblé 66% d'électeurs, tandis que la seconde a enregistré un taux de participation de 66,7%, rapporte RFI. Face à ce constat, le Premier ministre a déclaré sur X que «chaque vote compte et chaque voix est importante», enjoignant ses administrés à accomplir leur devoir électoral.

Mais un élément déterminant en a empêché plus d'un de se déplacer : la forte canicule qui a frappé le pays en cette fin de mois d'avril. Des températures à plus de 40° C et un fort taux d'humidité ont largement contraint les électeurs. Ce qui ne devrait pas empêcher le Premier ministre Modi, encore très populaire après deux mandats et malgré quelques scandales, d'être réélu.

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