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Une chasse à l'homme dans Paris

Photographie du tireur, qui a grièvement blessé un photographe au siège de Libération, dans le métro parisien le 18 novembre 2013 [ / -/AFP] Photographie du tireur, qui a grièvement blessé un photographe au siège de Libération, dans le métro parisien le 18 novembre 2013 [ / -/AFP]

Une chasse à l'homme s'est engagée lundi à Paris après qu'un tireur a grièvement blessé un assistant photographe dans le hall du quotidien Libération, une agression suivie une heure et demie plus tard de tirs dans le quartier de La Défense.

 

Aucun lien n'avait encore été formellement établi en début d'après-midi par les enquêteurs entre ces deux événements, qui ont semé la confusion dans la capitale et mobilisé d'importants moyens policiers ainsi qu'un hélicoptère.

Dans un premier temps, un homme armé d'un fusil à pompe a fait irruption vers 10H15 au siège du quotidien Libération, dans le centre de Paris. Il a atteint un assistant photographe au thorax et à l'abdomen, avant de prendre la fuite.

Photo fournie par BFM TV montrant un homme armé dans le hall du siège de la chaîne, le 15 novembre 2013 [ / BFM TV/AFP]
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Photo fournie par BFM TV montrant un homme armé dans le hall du siège de la chaîne, le 15 novembre 2013
 

Le tireur, qui aurait une quarantaine d'années, a été décrit comme de type européen, portant un jean clair et une veste kaki, selon une source policière.

Cette agression rappelle un incident vendredi au siège de BFMTV, lorsqu'un homme armé avait menacé l'un des rédacteurs en chef de la chaîne en lui lançant, après avoir éjecté deux cartouches de son fusil à pompe: "La prochaine fois je ne vous raterai pas". Personne n'avait alors été blessé.

Selon des sources proches de l'enquête, des images de vidéosurveillance montrent une ressemblance physique entre le suspect de l'agression à BFMTV et le tireur de Libération.

Les enquêteurs cherchent aussi à établir si ce suspect est l'auteur des coups de feu tirés devant le siège de la Société générale à La Défense (Hauts-de-Seine), sans faire de blessé. "Il y a des similitudes de type vestimentaires, de corpulence, d'apparence", a précisé une des sources.

"Véritable danger", selon Valls

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls devant le siège de Libération le 18 novembre 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls devant le siège de Libération le 18 novembre 2013
 

L'agression à Libération, d'une "très grande violence", ressemblait à "une scène de guerre", a déclaré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui s'est rapidement rendu sur place avec sa collègue de la Communication Aurélie Filippetti.

"Je suis arrivée et j'ai vu un homme au sol avec du sang partout qui se tenait le ventre. J'ai croisé mes deux collègues de l'accueil qui étaient blêmes et qui m'ont dit : +On vient de se faire tirer dessus, on s'est cachés derrière l'accueil+", a raconté à l'AFP Anastasia Vécrin, en charge des pages Rebonds du journal.

D'après la direction de Libération, le blessé, assistant d'un photographe du supplément Next, âgé de 27 ans, a été transporté à la Pitié-Salpêtrière où il était toujours en réanimation à la mi-journée. Son pronostic vital est engagé.

Après cette fusillade, un périmètre de sécurité a été dressé autour de Libération et des policiers ont été déployés devant les sièges des grands médias. Le Parisien, Le Monde, Les Echos, Le Figaro et Europe 1 ont tous indiqué à l'AFP avoir eux-mêmes renforcé leurs mesures de sécurité et d'accès à leurs locaux.

Infographie localisant le siège de «Libération» où un homme a été grievement blessé [ / AFP]
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Infographie localisant le siège de «Libération» où un homme a été grievement blessé
 

Le président François Hollande a demandé au ministre de l'Intérieur de "mobiliser tous les moyens" pour arrêter l'auteur des coups de feu.

"Il n'est pas normal qu'on soit obligés de protéger par des forces de police un organe de presse", a déploré Aurélie Filippetti sur place. "La presse doit pouvoir exercer son métier, ses fonctions essentielles sans se bunkériser".

Selon une journaliste de Libération, qui a souhaité rester anonyme, "Libé c'est vraiment le moulin. Il n'y a pas de portique de sécurité ni de sas. Ce n'est pas un reproche, c'est l'esprit du journal, qui est ouvert sur l'extérieur".

"On est les témoins horrifiés d'un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c'est très, très grave, quel que soit l'état mental de cette personne", a déclaré à l'AFP le directeur de publication du journal, Nicolas Demorand, qui tiendra une conférence de presse à 18H.

 
 

"Menacé et forcé à prendre dans sa voiture un homme armé", il l'aurait ensuite déposé près des Champs-Elysées. Ce témoignage est "pris au sérieux" par les enquêteurs, qui cherchaient toutefois à en vérifier la fiabilité.

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