![Un électeur dépose son bulletin dans l'urne pour les européennes le 25 mai 2014 dans un bureau de vote à Lyon [Jeff Pachoud / AFP]](http://static.cnews.fr/sites/default/files/directmatin/image_placeholder_rect_basic.gif "Un électeur dépose son bulletin dans l'urne pour les européennes le 25 mai 2014 dans un bureau de vote à Lyon [Jeff Pachoud / AFP]")
Les Français votent depuis 8H00 dimanche en métropole, sous un ciel souvent menaçant, pour les élections européennes qui risquent d'être marquées par une abstention massive, en France comme dans d'autres pays de l'UE.
Près de 46 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour désigner les 74 députés français au Parlement européen, qui compte au total 751 membres, élus par les quelque 400 millions de citoyens des 28 pays de l'Union.
Temps maussade pour ces élections en France, où la pluie est attendue sur la plus grande partie du pays. Selon les premières indications, les électeurs ne se bousculaient pas un peu partout sur le territoire aux premières heures du vote.
Le scrutin sera clos à 18h00 dans les petites communes, à 19h00 dans certaines, à 20h00 dans les autres, en particulier en Ile-de-France. Pour faciliter la participation, plus de 400 communes ont retardé l'heure de fermeture.
![Des électeurs le 25 mai 2014 à Lyon [Jeff Pachoud / AFP]](http://static.directmatin.fr/sites/default/files/styles/image_630_315/public/Part-PAR-Par7889246-1-1-0.jpg?itok=rAZgyOkJ)
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En effet, le pourcentage de votants pourrait être aussi bas, voire plus, que lors du précédent scrutin européen de 2009 où il n'avait été que de 40,63%, et les abstentionnistes constituer "le premier parti de France", selon le politologue Emmanuel Rivière (TNS Sofres).
Dans les départements et collectivités d'Outremer ayant voté dès samedi, et qui boudent généralement les scrutins européens, la participation a été encore plus faible que d'habitude : à 17h00, 7,42% en Guadeloupe, pratiquement moitié moins qu'en 2009 à la même heure (13,34%) et 7,79% en Martinique (9,5% il y a cinq ans). Les taux définitifs n'ont été que de 9,98% (contre 12,59% en 2009) en Guyane et 17,21% (contre 21,35%) à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le scrutin est également clos ou s'achève en Polynésie, Wallis-et-Futuna et Nouvelle-Calédonie et a ouvert à 6H00 (heure de Paris) à Mayotte. A la Réunion, la participation était estimée à 7,75% dimanche à 12H00 locales, très en dessous de celle de 2009 à la même heure (12,71%).
Les électeurs qui auront boudé les urnes ne pourront pas se rattraper dimanche prochain. Le scrutin est à un seul tour, à la représentation proportionnelle (les sièges étant repartis en fonction des voix entre les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés), dans le cadre de huit "super-régions" : Nord-Ouest, Ouest, Est, Sud-Ouest, Sud-Est, Massif central-Centre, Ile-de-France et Outre-Mer.
- Le successeur de Barroso -
Quelque 24 listes se présentent en moyenne dans chacune de ces circonscriptions, de 19 en Outremer à 31 en Ile-de-France. Pour la première fois, les bulletins blancs seront comptés à part, séparés des nuls.
Le découpage en ces grandes circonscriptions, étranger à l'organisation territoriale du pays, a pu contribuer au désintérêt envers le scrutin, à un moment où l'indifférence traditionnelle envers l'Europe se transforme en hostilité chez un nombre croissant de citoyens, dans la plupart des pays de l'UE.
L'enjeu est pourtant de taille : pour la première fois, le Parlement européen devrait être le faiseur de roi en choisissant le nom du successeur de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. A condition qu'une majorité claire se dessine dans l'hémicycle, car sinon les dirigeants européens pourraient être tentés d'imposer un candidat.
![Martin Schulz vote pour les européennes le 25 mai 2014 à Wuerselen [Olivier Berg / DPA/AFP]](http://static.directmatin.fr/sites/default/files/styles/image_630_315/public/Part-DV-DV1740840-1-1-1.jpg?itok=ldOrvffH)
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L'affaire se jouera en principe entre le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker et le social-démocrate allemand Martin Schulz. Mais beaucoup de Français ne connaissent ni l'un ni l'autre.
Partout, dans l'Union européenne, les résultats officiels ne seront publiés qu'à 23H00, heure de clôture du scrutin en Italie, dernier pays à fermer ses bureaux. Toutefois dès 20H00, les estimations des instituts de sondage - à partir des premiers bulletins dépouillés dans des bureaux tests, et non des déclarations des électeurs comme dans un sondage - permettront de connaître les tendances du scrutin.
- Les chances du FN -
Après ses scores souvent élevés aux municipales de mars, le Front National a des chances de gagner son pari d'arriver en tête, devant l'UMP.
![Marine Le Pen dépose son bulletin dans l'urne le 25 mai 2014 à Henin-Beaumont lors des élections européennes [Denis Charlet / AFP]](http://static.directmatin.fr/sites/default/files/styles/image_630_315/public/Part-PAR-Par7889264-1-1-0.jpg?itok=9Vm9pVcw)
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La tâche de Marine Le Pen est facilitée par les difficultés du parti présidé par Jean-François Copé, large vainqueur des élections municipales mais incapable de parler d'une seule voix sur l'Europe et handicapé par des soupçons de surfacturations financières en son sein, avec l'affaire Bygmalion.
Le PS aborde le scrutin avec pessimisme, donné troisième avec un chiffre égal ou inférieur à son score (16,5%) des européennes de 2009, qui avait constitué l'un de ses plus mauvais résultats pour ce type d'élections, derrière les 14,49% enregistrés par les socialistes en 1994.
François Hollande, qui bat toujours des records d'impopularité, doit voter en fin de matinée à Tulle, où il sera arrivé en voiture, pour ne pas s'exposer aux critiques qu'avait suscité l'usage d'un Falcon lors des municipales. Il repartira en début d'après-midi afin d'être à Paris pour les résultats.
En tout cas, le Premier ministre, Manuel Valls, a prévenu mercredi qu'il n'y aurait "pas de changement de gouvernement" ni de "ligne économique", quel que soit le résultat.