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Appel à des manifs pro-Gaza interdites: un membre du NPA poursuivi en justice

Alain Pojolat, membre du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), lors d'une conférence de presse le 26 juillet 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives] Alain Pojolat, membre du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), lors d'une conférence de presse le 26 juillet 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP/Archives]

L'un des organisateurs des manifestations propalestiniennes interdites qui avaient dégénéré les 19 et 26 juillet à Paris, Alain Pojolat, vieux militant de gauche, membre du NPA, est convoqué le 22 octobre devant la justice.

Il a reçu sa convocation après avoir été entendu mardi matin par la police.

Il avait appelé, aux côtés d'autres partis et organisations, à manifester le 19 juillet à Barbès en dépit de l'interdiction décidée par les autorités. Des milliers de personnes s'étaient rendues dans ce quartier du nord de Paris et le rassemblement avait dégénéré en affrontements violents avec les forces de l'ordre.

Une autre manifestation propalestinienne samedi Place de la République, là aussi à l'appel du NPA (Nouveau parti anticapitaliste), avait été interdite. Plusieurs milliers de personnes s'y étaient rendues, occasionnant des heurts limités avec les CRS et gendarmes mobiles.

L'avocat d'Alain Pojolat, Me Jean-Louis Chalanset, a précisé qu'il était poursuivi pour ces deux manifestations, des poursuites qu'il a jugées "très surprenantes sur le plan juridique, nettement moins sur le plan politique".

"Il est reproché à M. Pojolat d'avoir, malgré l'interdiction, continué à appeler à manifester", a précisé une source proche de l'enquête. "Je suis convoqué le 22 octobre devant la 24e chambre du TGI de Paris", a confirmé l'intéressé à l'AFP.

Le parquet de Paris avait rappelé que le fait d'organiser un rassemblement interdit était passible de six mois de prison et 7.500 euros d'amende.

Alain Pojolat sera considéré comme un récidiviste en la matière, ayant été récemment condamné à une amende avec sursis pour avoir organisé une autre manifestation non autorisée, celle-là pour réclamer la libération du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah.

Condamné à perpétuité pour complicité dans l'assassinat de deux diplomates, Abdallah est considéré comme un prisonnier politique par les activistes propalestiniens, comme un terroriste par ses détracteurs.

- Nouvelle manifestation samedi -

Âgé de 66 ans, Alain Pojolat a milité dans les années 1960 et 1970 dans divers mouvements gauchistes, combats qui l'ont amené à croiser la route de la future militante d'Action directe Nathalie Ménigon, avec qui il a mené à l'époque des actions syndicales à la BNP.

A la connaissance de son avocat, il est le seul organisateur des récents rassemblements propalestiniens interdits à Paris à être convoqué devant le tribunal correctionnel.

Des manifestants propalestiniens lancent des projectiles sur les forces de police, le 19 juillet 2014 à Paris [François Guillot / AFP/Archives]
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Des manifestants propalestiniens lancent des projectiles sur les forces de police, le 19 juillet 2014 à Paris

Sans doute parce qu'il avait déposé au nom de l'ensemble des organisateurs la déclaration en préfecture des manifestations par la suite interdites, a indiqué dans un communiqué le NPA, en revendiquant "fièrement" sa participation à ces rassemblements, en demandant aux "forces démocratiques" de "réagir contre cette intimidation" et en appelant à une nouvelle manifestation le 2 août à Paris.

Selon Youssef Boussoumah, du parti des indigènes de la République, "c'est une coalition plus large qui appelle à manifester samedi". "On espère que le parti communiste sera avec nous cette fois. Nous allons montrer au gouvernement que nous sommes unis, qu'il n'y a pas de bons manifestants et de mauvais manifestants", a-t-il dit.

A la différence des manifestations des 19 et 26 juillet, des rassemblements, auxquels appelaient notamment des syndicats dont la CGT, ont été autorisés à Paris depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza le 8 juillet.

Des dizaines de personnes avaient été interpellées à l'occasion des manifestations interdites. A ce jour, huit ont été condamnées à des peines de prison avec sursis, dont le parquet a fait appel, pour les violences lors de celle de Barbès. Trois hommes ont été condamnés lundi à deux mois de prison ferme après celles ayant marqué le rassemblement de République. Quatre autres personnes devaient comparaître mardi pour les violences lors de ce second rassemblement parisien interdit.

Par ailleurs, quatre hommes ont été condamnés à des peines de trois à six mois ferme pour leur implication dans des violences le 20 juillet à Sarcelles, dans la banlieue nord de Paris, lors d'un rassemblement propalestinien également interdit.

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