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Et maintenant, la traque aux apôtres du terrorisme

Des policiers effectuent des prélèvements ADN sur l'une des voitures utilisées par les frères Kouachi lors de leur fuite après l'attaque portée contre Charlie Hebdo.[DOMINIQUE FAGET / AFP]

Après l'épisode sanglant des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly, la police s'intéresse à ceux qui pourraient encourager ou glorifier les jihadistes, comme le polémiste Dieudonné et plusieurs autres personnes poursuivies pour "apologie du terrorisme".
 

 

"Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly". La phrase sur sa page Facebook, depuis effacée, a valu lundi à Dieudonné l'ouverture d'une enquête. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dénoncé des propos "abjects (...) qui témoignent d'une irresponsabilité, d'un irrespect et d'une propension à attiser la haine et la division tout simplement insupportables".
 

Lundi soir, l'actionnaire de plusieurs Zénith a donné instruction à ses équipes de "ne pas programmer le spectacle de Dieudonné" et les maires de Limoges et Nice ont annoncé leur intention de l'interdire. A Châlons-en-Champagne, un jeune homme de 18 ans devait être jugé pour avoir félicité sur Facebook les assassins de Charlie Hebdo, disant que c'était "bien fait pour leur gueule", à propos des victimes.
 

Sur Twitter, le hashtag #jesuisKouachi faisait réagir de nombreux internautes qui interpellaient le réseau social, comme @SoGirlyBlog qui postait "Hey @TwitterFrance qu'attends-tu pour bloquer le hashtag #JeSuisKouachi ?" ou @Dunno qui dit avoir passé "sa pause dèj' à signaler à internet-signalement.gouv.fr les #JeSuisKouachi".

A Cannes, un homme a été maintenu en détention jusqu'au 9 février dans l'attente de son jugement après avoir lancé à des policiers : "Ils ont bien fait à Paris, il ne faut pas insulter le prophète, je vais vous kalacher, les musulmans vont niquer la France". Un jeune de 18 ans comparaîtra mardi à Meaux pour avoir déclaré, en imitant le geste de la kalachnikov au passage d'un patrouille de policiers municipaux, "ils en ont buté quatre, c'est pas vous avec vos petits pistolets qui allez me faire peur, je prépare un truc".
   
 

Prison ferme

Les policiers ont également été pris à partie dans la banlieue de Lyon: "Vive les assassins de la police", avait crié au soir de la tuerie de Charlie Hebdo, un jeune homme en se présentant au commissariat de Saint-Priest.

Jeudi, un autre avait hurlé "Allah akbar, déjà deux morts chez vous, allez-vous faire enculer, fils de pute, c'est bien fait pour vous", en récupérant sa voiture placée en fourrière. Le même jour, un jeune homme de Vénissieux avait injurié des policiers lors d'un contrôle de police: "Toi aussi tu aurais mérité de te prendre une balle dans la tête".

A Reims, deux hommes ont été condamnés jeudi et vendredi pour apologie du terrorisme. L'un d'eux a déclaré aux policiers lors d'une interpellation: "Vos bâtards de collègues de Paris, c'est bien fait pour leur gueule! Ils n'ont qu'à crever!" Un troisième homme devait être jugé lundi pour avoir déclaré aux policiers: "Je suis bien content que vos collègues se soient fait rafaler à Paris."

Le parquet de Reims a diligenté une enquête après la découverte d'inscriptions sur une maison de quartier et une école "Vive les Kouachi, Mohamed Merah, Nique ta mère Charlie".

Un homme a écopé lundi de trois mois de prison ferme après avoir publié sur Facebook des photos de jihadistes et écrit "on a bien tapé, mettez la djellaba, on ne va pas se rendre, il y a d'autres frères à Marseille".

A Orléans, un jeune de 20 ans a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir crié "vive la kalach" jeudi dernier en direction d'un groupe de policiers croisé dans un centre commercial, et imité le bruit de l'arme en mimant la gestuelle d'un combattant tirant une rafale. Au tribunal, il a expliqué qu'il avait bu: "J'ai sorti ça comme ça et je m'en excuse."

 

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