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La bataille pour l’emploi

[[Philippe Huguen / AFP/Archives]]

Le ministre du Travail a annoncé lundi 9 février vingt mesures pour accompagner les 2,4 millions de personnes victimes de ce phénomène en France.

 

De tous les (mauvais) chiffres de l’emploi, c’est l’un des plus parlants. Le chômage de longue durée, qui désigne une inactivité totale ou partielle pendant plus d’un an, était le lot de 2,4 millions de personnes fin 2014, selon les dernières statistiques de Pôle Emploi. Désigné "cause nationale" par François Hollande, ce fléau est plus que jamais au cœur des préoccupations du gouvernement.

Le ministre du Travail, François Rebsamen, a ainsi présenté lundi vingt mesures destinées à lutter contre le phénomène. Un nouveau plan de bataille issu de concertations avec les partenaires sociaux et le milieu associatif, qui s’accompagnera, promet le ministère, d’un "véritable effort financier".

 

Accompagnement et formation

 

Trois axes majeurs ont été privilégiés par le gouvernement. Celui-ci mise d’abord sur un accompagnement renforcé des chômeurs de longue durée. Une idée déjà éprouvée, puisqu’un accompagnement global est effectué par Pôle Emploi dans sept départements depuis un an. Ce dispositif permet à l’organisme d’être présent aux côtés des demandeurs d’emploi tant pour leurs recherches professionnelles que pour lever tous les freins à leur insertion, tels que les problèmes de logement, de santé ou encore de mobilité.

Alors que Pôle Emploi prévoit d’étendre progressivement ce suivi à tout le territoire, le ministère du Travail a promis lundi qu’il irait plus loin, évoquant, par exemple, des discussions avec la CAF pour organiser la garde d’enfants des chômeurs de longue durée. L’exécutif compte également sur l’entrée en vigueur, le 1er janvier dernier, du compte personnel de formation (CPF). Celui-ci devra permettre, dès le mois de mars, à tous les demandeurs d’emploi éligibles de suivre une formation "qualifiante et gratuite".

Enfin, François Rebsamen prévoit de poursuivre le suivi des chômeurs longue durée qui retrouveraient un travail pendant leur période d’essai, afin de rassurer les employeurs.

 

Un enjeu colossal

Reste à savoir si le dispositif sera à la mesure de l’enjeu, qui est colossal. Les chômeurs de longue durée représentent plus de quatre inscrits à Pôle Emploi sur dix (43 %) et leur nombre a augmenté de 9,3 % l’an dernier. Parmi eux, 705 .00 sont même dans les fichiers de l’organisme depuis plus de trois ans, soit une hausse de 19,1 % en 2014.

Et si les chiffres donnent le tournis, ils sont probablement sous-estimés, ne prenant pas en compte les personnes qui ne s’inscrivent pas, ou plus, à Pôle Emploi. En outre, la tâche est rendue plus difficile par la diversité de leurs profils. On trouve parmi eux des seniors. Trois quarts des plus de 55 ans à la recherche d’un emploi le sont en effet depuis plus d’un an. Mais les ouvriers peu qualifiés et les non diplômés sont aussi en première ligne.

Si certains n’exercent aucune activité et restent très éloignés du marché du travail, d’autres enchaînent les contrats courts et/ou à temps partiel, faute de mieux. Et rien ne dit que le frémissement de la croissance anticipé pour 2015 bénéficiera à ces publics, pénalisés par leur exclusion prolongée du marché du travail et leurs faibles qualifications.

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