L'avenir est entre leurs mains. Lors de la présentation de ses voeux aux jeunes cette semaine, François Hollande a dévoilé un plan pour relancer l'engagement volontaire.
S’appuyant sur le fait que «s’engager, c’est être utile deux fois, pour soi et pour les autres», il veut donner un but à une génération visée par les attentats. Un appel qui fait écho au sursaut républicain qui a traversé la France durant une tragique année 2015. Car depuis plusieurs mois, les valeurs de la nation ont repris des couleurs, dans un mouvement spontané auquel la jeunesse a largement contribué.
Le service civique favorisé
Afin de mobiliser les troupes, le chef de l’Etat réfléchit à allonger «jusqu’à une semaine» la Journée défense et citoyenneté (JDC). Instaurée en 1998 après la fin du service militaire obligatoire, elle permet de sensibiliser les jeunes de 18 ans aux valeurs républicaines. Une annonce qui montre que le gouvernement cherche à juguler le nombre de jeunes qui «tombent dans le jihadisme ou l’extrêmisme politique», selon le sociologue Michel Fize.
Souhaitant agir dès le plus jeune âge, le président a par ailleurs lancé un «parcours citoyen généralisé», de l’école à la terminale. Au total, les élèves suivront 300 heures d’éducation morale et civique dans leur scolarité. Mais la clé de voûte de ce plan réside dans le service civique, créé en 2010, dont le budget va être augmenté. Il passera de 300 millions d’euros à un milliard en 2018.
Ce dispositif, sur la base du volontariat, permet aux jeunes de 16 à 25 ans de s’engager dans une association ou un organisme publique pendant environ huit mois, pour 573 euros mensuels. L’objectif : augmenter le nombre de places, afin «d’accueillir la moitié d'une classe d'âge» d’ici à trois ans.
Enfin, pour ceux qui souhaitent s’engager dans la défense du pays, le Service militaire volontaire (SMV) continue de se développer. Un troisième centre ouvre ses portes aujourd’hui à La Rochelle, accueillant des jeunes en difficulté entre six et douze mois. Autant de créneaux sur lesquels l’Etat investit pour «envoyer un message de soutien à toutes les bonnes volontés», précise Michel Fize.
«Donner un sens à sa vie»
La jeunesse, elle, ne reste pas indifférente. Les demandes sur le site service-civique.gouv.fr ont bondi de 107 % en un an, avec près de 400 000 candidatures aujourd’hui. Une mobilisation qui se traduit, aussi, dans l’armée. En 2015, près de 170 000 jeunes ont poussé la porte d’un centre de recrutement, contre 120 000 en 2014.
Ces volontaires y trouvent «un rôle social, conduit par le sursaut citoyen consécutif à l’onde de choc» des attentats, ajoute Michel Fize. Toute une génération, qui avait le sentiment de ne «servir à rien», se retrouve donc avec «une formidable opportunité de donner un sens à sa vie», conclut le sociologue.