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Jawad Bendaoud, le «logeur de Daesh», écope de huit mois de prison dans une affaire de drogue

Croquis d'audience du procès de Jawad Bendaoud, le 26 janvier 2017 au tribunal de Bobigny [Benoit PEYRUCQ / AFP] Croquis d'audience du procès de Jawad Bendaoud, le 26 janvier 2017 au tribunal de Bobigny [Benoit PEYRUCQ / AFP]

Jugé pour trafic de drogue par le tribunal de Bobigny, Jawad Bendaoud, logeur présumé de deux jihadistes du 13 novembre, a écopé jeudi de huit mois de prison ferme et d'une garde à vue, après avoir menacé et insulté les policiers qui l'escortaient.

Flot d'insultes, cris, larmes... Le jeune homme rendu célèbre par une vidéo où il clamait maladroitement son innocence a perdu ses nerfs à son arrivée dans le box des prévenus, accusant de violences les policiers. Quasiment méconnaissable - biceps saillants sous un polo noir, cheveux longs attachés en queue de cheval -, les larmes aux yeux, il a accusé les policiers de l'avoir «tapé à coups de matraque», devant une salle pleine de journalistes.

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«Je suis pas terro», «je suis Salah Abdeslam, moi ?», a-t-il ensuite lancé à son escorte entre deux insultes et menaces, avant que la présidente du tribunal ne demande sa reconduction au dépôt du palais de justice. Il a ensuite été placé en garde à vue pour «outrages», «menaces de morts sur des personnes dépositaires de l'autorité publique» et «apologie du terrorisme» pour des propos qu'il aurait tenus dans ce dépôt, a indiqué le parquet de Bobigny.

A l'isolement à Villepinte

En son absence, le tribunal a décidé de le condamner à huit mois pour trafic de drogue sur la seule base de ses déclarations faites en garde à vue après son interpellation en marge de l'assaut de Saint-Denis. Le parquet avait requis un an. «Pour essayer de se sortir de cette affaire, la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale (les attentats de novembre 2015, ndlr), il a dit qu'il était trafiquant. Peut-on le condamner sur cette seule base ?», s'est interrogé l'un de ses avocats, Me Xavier Nogueras, après l’énoncé de la décision.

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Incarcéré à l'isolement à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), il ne cesse, dans d'interminables lettres, de clamer son innocence aux juges d'instruction chargés de l'enquête sur les attentats les plus meurtriers jamais commis en France (130 morts et des centaines de blessés). «Il était pourtant dans de bonnes dispositions», a assuré son avocat, qui a insisté sur «la dignité» piétinée de son client et ses conditions de détention, «à l'isolement le plus total» malgré les préconisations du juge d'instruction d'un retour à des conditions de détention classiques.

Jeudi, l'un de ses proches, Mohamed Soumah, soupçonné d'avoir été un intermédiaire entre Jawad Bendaoud et la cousine du jihadiste Abdelhamid Abaaoud qui lui cherchait un abri, comparaissait également pour trafic de drogue. Il a écopé de deux ans.

Image tirée d'une vidéo de BFMTV de Jawad Bendaoud, à Saint-Denis dans le nord de paris le 18 novembre 2015 [- / BFMTV/AFP/Archives]
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Image tirée d'une vidéo de BFMTV de Jawad Bendaoud, à Saint-Denis dans le nord de paris le 18 novembre 2015

 

A l'issue de six jours de garde à vue, Jawad Bendaoud, que l'on présente dans sa ville d'origine de Saint-Denis comme un «petit caïd», «homme de main de marchands de sommeil» ou encore «gros fumeur de shit,» avait été le premier mis en examen dans l'information judiciaire ouverte à Paris sur les attentats du 13-Novembre.

Juste avant son interpellation, Jawad Bendaoud, par ailleurs déjà condamné en 2008 pour homicide involontaire, s'était défendu en assurant devant quelques journalistes ne pas savoir qu'il avait logé «des terroristes». La vidéo de BFMTV avait fait l'objet de multiples détournements et d'une avalanche de blagues cathartiques.

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