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Guyane : recul sur le blocage «total» lundi

Le Conseil des ministres a validé mercredi une aide d'urgence de plus d'un milliard d'euros à destination de ce département d'outre-mer sinistré.[jody amiet / AFP]

La Guyane connaît depuis plus de deux semaines une crise social. Une «grève générale illimitée» a été décrétée le 25 mars, paralysant l'activité économique. 

Le collectif «Pou La Gwiyann dékolé», qui pilote le mouvement social agitant la Guyane a reculé dimanche sur le blocage «total» du département qu'elle annonçait pour lundi.

Si tous les véhicules, à l'exception des engins d'urgence, seront bien empêchés de franchir les barrages érigés dans les villes, «on ne peut pas aujourd'hui faire des blocages pour empêcher les piétons, les vélos et les scooters de passer», a reconnu Olivier Goudet, un porte-parole des «500 frères contre la délinquance», interrogé par des journalistes. 

Samedi, un membre du collectif avait ainsi annoncé la «fermeture totale jusqu'à nouvel ordre» des barrages à partir de dimanche minuit (5H00 à Paris), même pour les personnes voulant passer «à pied», «à moto» ou «à vélo». L'annonce du blocage total des barrages, jusqu'alors gérés avec une certaine souplesse, avait provoqué la mobilisation des opposants à la poursuite du mouvement.

Une grêve critiquée par la population

Le blocage du port de Cayenne provoque des pénuries, notamment de produits frais. «Il n'est pas tolérable de se voir refuser le droit de circuler librement sur le territoire. (...) Une partie de la Guyane a peur de s'exprimer», affirment les signataires d'une pétition en ligne qui a recueilli plus de 1.800 paraphes. Plus de 2.000 internautes faisaient partie dimanche d'un groupe Facebook intitulé «Stop aux barrages en Guyane».

«En continuant, on enlise davantage la Guyane», a regretté Franck Louison, un cadre pour la Guyane de la Fédération des très petites entreprises (FTPE), qui s'est retirée du collectif vendredi. Au moins cinquante TPE vont d'ores et déjà «mettre la clé sous la porte» du fait de la crise actuelle, a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP.

La Fédération du bâtiment et des travaux publics en Guyane, qui s'est dite «prise en otage», a demandé à l'Etat d'«assurer sa mission de service public» en permettant la libre circulation sur le territoire. «D'ores et déjà, nous étudierons la possibilité de recourir au Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)», a observé cette fédération, dans un communiqué. 

Plus d'un millard d'euros d'aide d'urgence

La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a demandé dimanche au collectif de «lever les derniers barrages». «Les enfants doivent pouvoir retourner à l'école dans un environnement apaisé. (...) L'économie guyanaise ne peut être ainsi fragilisée plus longtemps», a-t-elle déclaré lors d'une déclaration depuis Paris retransmise sur Guyane première. 

Le Conseil des ministres a validé mercredi une aide d'urgence de plus d'un milliard d'euros à destination de ce département d'outre-mer sinistré. Le collectif «Pou La Gwiyann dékolé», qui pilote ce mouvement social, réclame 2,1 milliards supplémentaires. Ericka Bareigts a fait savoir que l'exécutif actuel n'irait pas au-delà, car «il s'agirait d'un engagement sans valeur qui raisonnablement ne pourrait lier le prochain gouvernement», Pou La Gwiyann dékolé a organisé dimanche soir un «meeting d'explication» à Cayenne, auquel des centaines de personnes ont assisté, a constaté l'AFP.

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