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Législatives : plus de 1.000 collaborateurs de parlementaires vont perdre leur emploi

Certains y voient même un véritable plan social. [AFP / ARCHIVES]

Alors que les députés de l'Assemblée nationale vont être en grande partie renouvelés par de nouvelles têtes dimanche, plus de 1.000 collaborateurs parlementaires s'inquiètent de leur avenir.

Cette profession, méconnue et assez mal vue depuis l'affaire François Fillon, représente 2.000 personnes à l'Assemblée. Aides de camps des élus, ils forment les équipes des parlementaires et sont rémunérés avec les enveloppes prévues à cet effet durant les mandats de leurs employeurs.

Leur travail, précaire, fluctue selon les parcours politiques de leurs élus. Alors que les trois quarts de l'hémicycle pourraient être renouvelés ce dimanche, plus d'un millier de collaborateurs, chiffre record, voient leur emploi mis en danger et très possiblement supprimé. 

«Ce changement de législature se répercute avec une violence inouïe sur cette profession de l'ombre et brutalement mise en lumière depuis janvier», déclare Nicolas Thibault, collaborateur parlementaire, dans le Huffingtonpost.

Une reconversion possible

L'Association française des collaborateurs parlementaires propose des reconversions ou du moins des aides à la formation aux collaborateurs n'ayant pas pu se faire embaucher par un nouveau parlementaire. Elle développe «l’offre de formation existante, et promeut la création d’équivalences et de passerelles vers d’autres secteurs d’activités.» Toutefois on peut lire dans le même article que leur activité en tant que collaborateur n'est «ni connue, ni appréciée à sa juste valeur sur le marché du travail.»

Nicolas Thibault, à la tête de l'association, a interpellé dans une lettre le président Emmanuel Macron le 22 mai dernier, lui demandant «d’établir une définition juridique incontestable et acceptable par tous, évitant le véritable parcours du combattant que les "collabs" peuvent subir lorsque Pôle emploi n’arrive pas à les identifier dans leur logiciel !» Il n'a pour l'instant pas répondu.

Les collaborateurs dénoncent leurs conditions de licenciement

Ces élections législatives s'apparentent pour beaucoup à un plan social énorme, sauf que «le droit ne permet pas le licenciement économique, le Code du travail ne reconnaît pas le député comme une entreprise», assure Marie-Françoise Clergeau (PS) à LCP. Les collaborateurs sont donc licenciés pour «motif personnel» et non «économique», ce qui signifie qu'ils percevront une indemnisation et un suivi moins longs une fois sans emploi. Certains réfléchissent à aller aux Prud'hommes pour faire modifier ce système.

Tous ont un contrat en CDI, trompeur car il n'est valable que le temps d'un mandat, plusieurs si, par chance, le candidat est réélu. Si ce n'est pas le cas, ils peuvent dire adieu à leur badge d'entrée à l'Assemblée, sésame nécessaire pour faire passer son CV aux possibles nouveaux députés et employeurs.

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