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Armés et encagoulés, ils annoncent le retour de la chasse à l’ours

La vidéo s’accompagne de la lecture d’un texte adressé à l’Etat.[Capture d'écran France Info]

Le parquet de Foix a ouvert une enquête suite à la publication d’une vidéo mettant en scène une dizaine d’hommes armés et encagoulés annonçant entrer dans une «résistance active contre l’Etat» et la réouverture de «la chasse à l’ours» dans l’Ariège. 

La vidéo d’une durée inférieure à deux minutes, a été reçue jeudi, sur clé USB dans une enveloppe anonyme, par plusieurs médias ariégeois. On y voit, de nuit, un groupe de vingt-cinq personnes, au visage masqué par des cagoules noires. Tous ou presque sont armés de fusils de chasse. Un individu tient une arme de poing.

Un homme lit d'une voix rauque un texte vindicatif et adressé à l’Etat : «Nous, montagnards d'Ariège, éleveurs, randonneurs, chasseurs, élus, citoyens disons à l'Etat STOP ça suffit. Par l'introduction d'ours slovènes puis la création d'une pouponnière leur permettant de se multiplier, l'Etat français met en place une gestion du territoire où peu à peu il limite aux hommes, aux femmes de la montagne l'accès, la liberté d'être, de faire, de travailler». 

«Résistance active»

«L'Etat est resté sourd face aux demandes de nos élus, de nos organisations citoyennes et professionnelles. Alors, nous avons décidé de rouvrir la chasse à l'ours en Ariège et de mener une résistance active face aux agents de l'Etat», continue le texte. Deux des membres du groupe concluent le propos en tirant une salve de fusil dans une mise en scène qui semble soigneusement préparée. 


Dans une video, des hommes masqués et armés menacent de rouvrir la chasse à l'ours en Ariège

La procureure de Foix (Ariège) a annoncé à l’AFP qu’une «enquête préliminaire» avait été ouverte «dès jeudi soir pour participation armée à un attroupement par une personne dissimulant son visage afin de ne pas être identifiée». «Si la vidéo est bien réelle et qu'il ne s'agit pas d'un canular, il s'agit d'une dérive dans la violence qu'il convient de réprimer», a-t-elle ajouté.

«Simagrée d'organisation terroriste»

Pour ces faits, les hommes présents dans la vidéo risquent au maximum cinq ans de prison, 75.000 euros d’amende ainsi qu’une interdiction de détenir des armes. 

Pour la préfecture, «cette simagrée d'organisation terroriste, s'il ne s'agit pas d'un canular, porte préjudice à tous ceux qui défendent le développement des territoires ruraux et de montagne». 

Cette vidéo intervient dans un contexte particulièrement tendu autour de la question des ours dans les Pyrénées. Les services de l'Etat rappellent ainsi que le 25 août quatre agents de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) ont été «victimes de menaces, de tirs de carabine et de dégradation de leur véhicule». Depuis la mi-juillet, en Ariège, près de 300 brebis sont mortes, toutes victimes des ours.

La préfète de la région invite les responsables professionnels, institutionnels et politiques à «marquer leur désaccord avec ceux qui franchissent la ligne de l'illégalité et condamner cette nouvelle irruption de violence et d'usage des armes».

Vingt ans après la réintroduction de l'ours, pouvant peser jusqu'à 250 kilos et mesurant jusqu'à deux mètres dressés sur ses pattes arrière, sa présence dans les Pyrénées et la régulation de son espèce continuent de diviser.

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