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Agressions sexuelles : 5 ans ferme et mandat de dépôt contre un policier municipal

Recruté en 2004, l'ex-fonctionnaire avait été suspendu par sa hiérarchie après sa mise en examen en décembre 2012.

Un ancien chef adjoint de la police municipale de Suresnes (Hauts-de-Seine) a été condamné lundi à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt par le tribunal correctionnel de Nanterre, après avoir agressé sexuellement une subordonnée.

Ce père de famille de 43 ans, au casier judiciaire vierge, comparaissait libre sous contrôle judiciaire. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions de la procureure qui avait demandé cinq ans de prison dont deux avec sursis pour cet homme accusé d'«agression sexuelle par personne ayant autorité» et «harcèlement moral» sur une policière désormais retraitée, de 22 ans son aînée.

L'ex-brigadier chef principal sera en outre inscrit au fichier des délinquants sexuels et devra indemniser les parties civiles, notamment la ville de Suresnes à hauteur de plus de 23.000 euros pour son préjudice matériel et moral.

«Elle a tout perdu : son travail, sa santé, elle s'est perdue elle-même»

Le tribunal a demandé une expertise médico-psychologique pour pouvoir évaluer le préjudice subi par la victime. Celle-ci «a été particulièrement meurtrie» par des faits remontant à 2011-2012 - fellation forcée, attouchements réguliers, gestes et textos déplacés notamment, a souligné la procureure Aurélia Gandrey. «Elle a tout perdu : son travail, sa santé, elle a failli perdre son mari, elle s'est perdue elle-même», a poursuivi la magistrate, alors que la victime, tremblant de tout son corps, se tassait sur sa chaise.

Les explications du prévenu, qui niait catégoriquement les faits et dont les «comportements inadaptés vis-à-vis de la gent féminine» ont été évoqués par plusieurs témoins, ne méritent «aucun crédit», a-t-elle encore asséné, déplorant que le prévenu ne prenne «pas ses responsabilités».

Recruté en 2004, l'ex-fonctionnaire avait été suspendu par sa hiérarchie après sa mise en examen en décembre 2012, à la suite de la plainte de la victime. «Je ne comprends pas ce que je fais là», a-t-il indiqué avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. «Je suis une victime. Je ne peux pas être condamné pour des choses que je n'ai pas faites», a-t-il clamé, demandant à ce qu'après cinq ans de procédure, on le «laisse tranquille».

L'ancienne policière municipale, elle, avait évoqué plus tôt son «sentiment de culpabilité» de ne pas avoir quitté son poste à la police municipale, allant jusqu'à se dire «coupable pour ça». Avant que le président Jacques Gazeaux ne la reprenne : «Madame, c'est vous la victime».

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