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Les 10 phrases qui ont marqué les 2 ans de présidence d'Emmanuel Macron

A cinq reprises, les déclarations d'Emmanuel Macron ont suscité la controverse. [AFP]

Depuis sa prise de fonction il y a deux ans, le 7 mai 2017, le quinquennat d'Emmanuel Macron a été marqué par les petites phrases. Qu'elles soient des outils de communications ou des sorties de route, elles sont un miroir de son mandat.

«Le kwassa-kwassa pêche peu»

Il s’agit là de la première polémique du quinquennat. En déplacement en Bretagne au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, début juin, Emmanuel Macron avait tenté une plaisanterie : «Le kwassa-kwassa pêche peu. Il amène du Comorien».

Sauf que les kwassas-kwassas sont des embarcations typiques comoriennes, notamment utilisées par les passeurs pour transporter illégalement des migrants à destination du département français de Mayotte. Des bateaux, qui sont régulièrement à l’origine de tragédies.

Face à l’ampleur de la polémique, l’Elysée avait rapidement reconnu une que la plaisanterie était «regrettable et malvenue».

«Les gens qui ne sont rien»

Début juillet, Emmanuel Macron inaugurait en présence d’entrepreneurs la station F, plus grand incubateur de start-up au monde. Notant que le lieu a été installé dans une ancienne gare, il avait fait remarquer qu’une gare «c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien».

Plusieurs responsables politiques avaient critiqué une telle opposition, dénonçant une forme de mépris.

«quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme»

Le 8 juillet dernier, lors d’une conférence au G20 portant sur l’avenir de l’Afrique, le chef de l’Etat estime que le «défi est civilisationnel». Et de poursuivre son propos en pointant la surnatalité : «quand des pays ont encore sept à huit enfants par femmes, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien». La déclaration a aussitôt été dénoncée par les internautes, y voyant des stéréotypes racistes.

Les «fainéants et les cyniques»

Le 8 septembre dernier, lors d’un discours à Athènes, Emmanuel Macron réaffirme avec ferveur sa volonté de réformer le pays. «Nous allons le faire sans brutalité, avec calme, avec explication, avec sens. Je serai d’une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes», avait-il alors affirmé.

Des propos qui ont suscité l’indignation des opposants du gouvernement. Le terme de fainéant est depuis utilisé sur par les manifestants dans les défilés contre la réforme du Code du travail.

Malgré la controverse, le président a assuré qu’il «assumait» ses propos.

Ceux qui «foutent le bordel»

Le 4 octobre, en déplacement en Corrèze, Emmanuel Macron a été accueilli par des nombreux manifestants, salariés ou anciens salariés de GM&S. Une mobilisation qui a visiblement agacé le chef de l’Etat. «Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas», a-t-il ainsi lancé, évoquant la fonderie d’Ussel, confrontée à des difficultés de recrutement.

Alors que le climat social est particulièrement tendu depuis la rentrée, de nombreux responsables politiques et internautes ont dénoncé le «mépris» dont ferait preuve le chef de l’Etat.

«JE TRAVERSE LA RUE ET JE VOUS EN TROUVE», DU TRAVAIL

Il s'agit certainement de celle qui aura le plus marqué les esprits, car elle touche à un dossier sensible : le chômage. À l'occasion des journées du Patrimoine en 2018, les jardins de l'Élysée accueillaient des visiteurs. Emmanuel Macron se rend à leur rencontre, et commence à discuter avec un jeune horticulteur qui affirme ne pas trouver d'emploi. 

Le président de la République lui affirme, au cours de l'échange, que si le jeune homme est motivé, « dans l'hôtellerie, les cafés et la restauration, dans le bâtiment, il n'y a pas un endroit où je vais où ils ne me disent pas qu'ils cherchent des gens. Pas un ! Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve !» C'est la dernière partie de cette phrase qui a marqué l'opinion, et qui montrerait la déconnexion d'Emmanuel Macron avec la réalité des Français. 

Deux semaines plus tard, lors d'une visite à Saint-Martin, le président affirmera qu'il avait «raison de dire ça», même s'il «regrette parfois si c'est mal compris». Malgré ses explications, il y a fort à parier que cette phrase restera comme l'un des moments marquants de sa présidence. 

«MAKE OUR PLANET GREAT AGAIN»

Voilà certainement la seule phrase «non négative» qui a réellement marqué ses premières années en tant que chef d'État. Dans son premier discours en anglais, en détournant le «make America great again» de Donald Trump, Emmanuel Macron s'est assuré un succès mondial. 

La phrase est partagée des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, et permet au président Français de montrer son opposition à Donald Trump lorsque ce dernier souhaite se retirer des accords de Paris sur le climat. 

Il paye cependant le succès de sa communication, puisque beaucoup lui reprochent son manque d'initiative sur la question climatique. Nicolas Hulot, son médiatique ministre de l'Écologie a d'ailleurs décidé de prendre la porte en raison des difficultés qu'il avait à intégrer les questions d'écologie dans le calendrier politique du président. Lors du Grand débat, il a promis qu'il allait écouter les jeunes qui manifestent chaque vendredi dans les villes Françaises, sans détailler ce qu'il entendait par là.

«DES GAULOIS RÉFRACTAIRES AU CHANGEMENT»

Ne maîtrise pas l'humour qui veut. Dans un discours plutôt détendu au Danemark, le président tente une comparaison entre les habitants du pays nordique, «peuple luthérien», et les Français, des «Gaulois réfractaires au changement». Une description qui n'a pas manqué de faire polémique. 

Pour le chef d'État, cela n'était qu'un «trait d'humour». « Il faut prendre un peu de distance avec la polémique et les réseaux sociaux. J’aime la France et les Français, n’en déplaise, et je l’aime dans toutes ses composantes. Je les aime, ces tribus gauloises, j’aime ce que nous sommes», s'est ainsi justifié Emmanuel Macron. 

«UN POGNON DE DINGUE»

Tout est parti d'une vidéo publiée par Sibeth Ndiaye sur les réseaux sociaux, lorsqu'elle était encore en charge de la communication de l'Élysée. On y voit Emmanuel Macron discourir sur les aides sociales ou les remboursements de certains soins. Une vidéo qui pourrait être anodine si le président ne disait pas alors : «on met un pognon de dingue dans les minima sociaux, et les gens ne s'en sortent pas. Les gens pauvres restent pauvres».

La phrase fait très rapidement polémique. Lorsque le président dit qu'il faut «responsabiliser» les personnes qui bénéficient de ces minimas, des internautes l'accusent notamment de blâmer les plus pauvres pour être dans leur situation. 

Rapidement, les membres du gouvernement se mettent en ordre de marche pour défendre le président, et affirmer que cela n'était que du language parlé, peu convenu, loin de la langue de bois traditionnelle en politique. Ce qui est loin d'avoir convaincu les rivaux de La République en Marche. 

«QU'ILS VIENNENT ME CHERCHER»

Alors qu'il s'adressait aux parlementaires de la majorité, en pleine affaire Benalla, Emmanuel Macron assure qu'il est «le seul responsable» du scandale : « On ne peut pas être chef par beau temps. S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher.» Une communication agressive, peu habituelle de la part d'Emmanuel Macron. 

Marine Le Pen n'a pas attendu longtemps avant de s'emparer de la phrase et de pointer le manque d'esprit sportif du président. «pas très fair play quand la Constitution (ce que nous ne contestons pas) le protège précisément de toute obligation de rendre des comptes», assène-t-elle sur les réseaux sociaux. D'autres décident plutôt de pointer son arrogance ou le mettent au défi, comme Alexis Corbière : «Chiche, M. Le Président ! Vous devez donc être auditionné, on peut même se déplacer jusqu'à vous. Vous acceptez ? Sinon à quoi rime cette provocation ?»

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