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Attentat à Marseille : le préfet du Rhône limogé

Le rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) a pointé de «graves dysfonctionnements». [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

Le préfet du Rhône, Henri-Michel Comet, va être limogé après qu'un rapport commandé par le ministère de l'Intérieur a pointé de «graves dysfonctionnements» qui ont conduit à la remise en liberté de l'assaillant de Marseille. 

Le secrétaire général de la préfecture sera également remplacé dans le cadre du «profond renouvellement» de l'équipe préfectorale, annoncé par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb

Le 1er octobre, Ahmed H. a tué au couteau deux jeunes femmes à la gare Saint-Charles de Marseille avant d'être abattu. L'enquête avait rapidement révélé que l'assaillant avait été interpellé deux jours avant l'attaque pour un vol dans centre commercial de Lyon. Alors même qu'il était en situation irrégulière, il avait été remis en liberté. Une enquête administrative avait été ouverte. 

Des «erreurs de jugement»

Remis au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb mardi, le rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) ne pointe pas de fautes individuelles dans la gestion du cas d'Ahmed H., mais relève des «erreurs de jugement» qui «s'expliquent au moins en partie par la manière défaillante dont la permanence de l'éloignement (des étrangers en situation irrégulière) et, pour partie, le suivi de la chaîne de l'éloignement ont été organisés, responsabilité qui relève clairement du corps préfectoral».

Les «erreurs de jugement» sont «à apprécier dans le contexte de dysfonctionnements graves du dispositif de l'éloignement que la mission a constatés, constat qui n'est pas limité à la seule journée du 30 septembre 2017», écrit l'IGA, qui formule des préconisations largement reprises par le ministre.

Gérard Collomb demande ainsi que soient renforcées les permanences d'éloignement qui interviennent le weekend. Il veut également «établir au sein de la préfecture des procédures claires pour sécuriser les échanges d'informations» entre les services de police, le greffe du centre de rétention administratif, les agents de permanence en préfecture et les membres du corps préfectoral de permanence.

Le ministre, ex-maire de Lyon, entend également que soit «assurée la traçabilité des procédures d'éloignement ayant échoué» mais également «solliciter des centres de rétention autres que celui de Lyon» en cas de saturation. Plus globalement, Gérard Collomb a annoncé d'ici à la fin de l'année, deux cent places supplémentaires dans les centres de rétention administratifs et l'ouverture aux préfectures du système d'information des centres de rétention, pour «mieux piloter leur politique de placement».

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