En direct
A suivre

Mort de Tony, 3 ans : une association réclame des poursuites contre les voisins

Tony, 3 ans, est décédé le 26 novembre 2016[François NASCIMBENI / AFP]

L'association Innocence en danger réclame des poursuites contre trois voisins du petit Tony, mort sous les coups de son beau-père à Reims (Marne), et contre une amie de sa mère.

Le garçon de 3 ans est décédé le 26 novembre 2016 d'«une rupture de la rate et du pancréas» due à «des mauvais traitements chroniques», selon l'autopsie.

«Si ls services de police avaient été alertés par le voisinage, cet enfant aurait pu passer Noël 2016», avait déclaré Matthieu Bourrette, le procureur de Reims, l'an dernier, déplorant le silence des voisins du petit garçon. En effet, trois voisins et une amie de la mère ont reconnu lors des interrogatoires qu'ils soupçonnaient que l'enfant était victime de mauvais traitements, rapporte 20 Minutes qui a pu consulter leurs procès-verbaux.

Selon une voisine de palier, l'enfant avait des «petits bleus» au visage. Le voisin du dessous avait «pitié» de Tony, en pensant qu'il était maltraité et sa femme avait collé une affiche sur la maltraitance des enfants dans l'ascenseur de l'immeuble. Mais par peur du beau-père de Tony, ils n'avaient pas alerté les autorités.

«C'est en toute conscience que ces témoins se sont abstenus d'agir»

L'association Innocence en danger, qui a envoyé une requête à la juge et au procureur de Reims le 15 novembre dernier, souhaite donc que ces trois voisins et une amie de la mère de la victime soient poursuivis pour «non-dénonciation de mauvais traitement» et «non-assistance à personne en danger».

«C'est en toute conscience que ces témoins se sont abstenus d'agir, dans un souci de 'confort' personnel», affirme l'avocate de l'association, Marie Grimaud. L'objectif d'Innocence en danger est de lancer un signal dans l'opinion pour encourager les citoyens à effectuer des signalements.»

Le procureur de Reims est plus prudent. Une procédure contre les voisins pourrait inciter des personnes à ne pas témoigner du tout. «C'est tout le paradoxe. Ces gens-là ont eu l'honnêteté de témoigner de ce qu'ils s'est passé, déclare Matthieu Bourrette. Et c'est pour cela qu'ils risquent aujourd'hui d'être pris dans les filets.»

Il a assuré au quotidien qu'il prendrait sa décision «dans les trois ou quatre prochains mois».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités