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Violences faites aux femmes : Clémentine Autain redoute un manque de moyens

Clémentine Autain s'inquiète d'un manque de "moyens concrets" pour lutter contre les violences infligées aux femmes.[THOMAS SAMSON / AFP]

Bien qu’elle salue le geste d’Emmanuel Macron envers les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, Clémentine Autain a expliqué, ce matin, qu'elle craignait que le gouvernement ne manque de moyens pour mettre en place ses mesures.

«Qu'Emmanuel Macron réponde au mouvement de société, j'ai envie de dire heureusement. C'est ce que nous attendons des politiques. Mais maintenant que cette parole se libère, nous avons besoin de moyens concrets. Ce qui m'inquiète, c'est d'avoir un plan avec des mesures législatives mais sans moyens afférents», a déclaré la députée France Insoumise sur Europe 1 ce samedi matin.

Au sujet de la possibilité de déposer une pré-plainte en ligne en cas d'agression, Clémentine Autain a reconnu : «Pourquoi pas, cela peut être tout à fait utile». «Mais derrière, il faut qu'on ait des moyens humains pour traiter ces plaintes et accompagner ces femmes».

«C'est le monde à l'envers»

La députée, elle-même victime de viol dans son passé, a pris son cas en exemple pour souligner le manque de formation des forces de l'ordre. «Quand j'ai porté plainte, c'est un homme qui a pris ma plainte, et c'était sa première plainte pour viol. Il n'était pas du tout formé, il a demandé d'arrêter la plainte au milieu car c'était très violent pour lui, et il est allé fumer une cigarette. C'est le monde à l'envers. Je ne lui en veux pas du tout, mais si nous ne sommes pas capables d'accompagner, les femmes ne peuvent pas être reçues correctement», a-t-elle déclaré sur Europe 1.

«La justice est très lente»

Clémentine Autain a estimé, par ailleurs, qu'il faut renforcer les moyens du côté de la justice, mais pas seulement. «La justice est très lente car ses moyens ne sont pas au rendez-vous. Et surtout, c'est ce tissu nécessaire des associations qui doit être renforcé. On veut lutter contre les violences et le harcèlement au travail, mais si vous laminez l'inspection du travail, alors il n'y aura pas de solution».

De son côté, ce samedi, Emmanuel Macron a présenté ses mesures phares pour l'égalité entre les femmes et les hommes, qu'il a déclarée «grande cause du quinquennat».

«C'est notre société entière qui est malade du sexisme», a déclaré le président de la République, détaillant ses «trois priorités» pour les cinq prochaines années : l'éducation et le combat culturel en faveur de l'égalité, un meilleur accompagnement des victimes et un renforcement de l'arsenal répressif.

«La France ne doit plus être un de ces pays où les femmes ont peur», a ajouté Emmanuel Macron, qui s'exprimait devant 200 personnes représentant les associations, les institutions et la classe politique à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

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