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Policiers agressés : «Ces quartiers ne peuvent pas rester comme ça», estime Gérard Collomb

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb rencontre des policiers et gendarmes patrouillant les Champs Elysées avant les célébrations du Nouvel An, le 31 décembre 2017 à Paris. [GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives] Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb rencontre des policiers et gendarmes patrouillant les Champs Elysées avant les célébrations du Nouvel An, le 31 décembre 2017 à Paris. [GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives]

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé mardi que la «société de la violence ne saurait continuer à exister» en France après l'agression de policiers lors du week-end de la Saint-Sylvestre, appelant à briser «une mécanique infernale» à l'oeuvre dans certains quartiers populaires.

Dans la nuit du réveillon, dimanche, deux policiers ont été roués de coups durant une intervention pour rétablir l'ordre en marge d'une soirée à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Lundi, un autre fonctionnaire de police a été frappé alors qu'il voulait contrôler un scooter volé dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

«Cette société de la violence ne saurait continuer à exister dans les prochaines années, il faut y mettre fin», a déclaré le ministre sur Europe 1, en répétant sa condamnation d'actes «inadmissibles». Pour lutter contre la violence, outre la police de la sécurité du quotidien (PSQ) dont l'expérimentation débutera en février, «ce sont ces quartiers qu'il faut changer», a-t-il estimé.

«J'étais à Champigny hier (lundi). Lorsque l'on voit ces grandes barres, on se dit qu'il y a un aspect totalement inhumain qui ne peut générer que de la violence. Ce sont des réformes de fonds qu'il faut mener, de politique de la ville», a-t-il poursuivi. «Ces quartiers ne peuvent pas rester comme ça. (...) Un certain nombre de quartiers ces dix, quinze dernières années se sont paupérisés, ghettoïsés, les gens vivent plutôt côte à côte et demain ils peuvent se retrouver face à face. C'est cette mécanique infernale qu'il faut briser», a-t-il expliqué.

«On va travailler pour retrouver les agresseurs»

Après l'agression de Champigny, deux personnes ont été placées en garde à vue en lien avec des dégradations de véhicules, mais les personnes responsables de l'agression n'ont pas encore été appréhendées. «Comme il y a eu des vidéos sur les réseaux sociaux, on va travailler pour retrouver les agresseurs (...) Il faut le temps de l'enquête», a dit mardi Gérard Collomb.

Un total de 1.031 véhicules ont été incendiés lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, selon les chiffres communiqués lundi soir par le ministère de l'Intérieur, un chiffre en hausse par rapport au précédent réveillon. «Lorsque l'on regarde où ces voitures ont été brûlées, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de départements où il n'y pas de voitures brûlées. C'est localisé dans un certain nombre de quartiers d'agglomérations, il faut travailler en priorité sur ces quartiers», a insisté Gérard Collomb, sans plus de précisions.

«Lorsque nous mettrons en place la police de sécurité du quotidien, la liste de ces quartiers va nous servir pour faire le maximum de travail, empêcher que cela ne se reproduise indéfiniment ces prochaines années», a-t-il conclu.

La PSQ, décrite le 28 octobre par le ministre comme «une police sur-mesure», vise à améliorer la présence des forces de l'ordre dans un certain nombre de communes et de quartiers et «à replacer le service du citoyen au coeur du métier de gendarme et de policier». Initialement prévue pour début janvier, l'expérimentation de ce dispositif débutera finalement en février dans une quinzaine de villes. Une trentaine de communes se sont portées candidates notamment Lille, Lens, Roubaix, Toulouse ou encore Aulnay-sous-Bois.

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