Le père d’Estelle Mouzin veut attaquer l’Etat

Dans une interview diffusée lundi soir sur France 2, le père d’Estelle Mouzin, disparue il y a quinze ans, a annoncé qu'il allait «attaquer l'Etat pour faute lourde».

Eric Mouzin estime que l'Etat a failli dans la gestion de l'enquête sur la disparition de sa fille en 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne. «Nous avons pris la décision avec les avocats que j'allais attaquer l'Etat pour faute lourde pour mauvaise gestion du dossier d'Estelle», a déclaré le sexagénaire.

Les avocats de l’homme ont confirmé ses déclarations. Dans un communiqué, ils ont expliqué que cette procédure visait à «engager sa responsabilité [de l'Etat] dans les dysfonctionnements des services de justice dans l'enquête pour retrouver» Estelle. 

Le combat d'un père

«C'est plus que de la colère, c'est de la rage et c'est aussi d'avoir été baladé et d'avoir été pris pour un con pendant toutes ces années», a lancé Eric Mouzin. «Aujourd'hui, il n'y a ni schéma d'organisation de l'enquête, ni méthode, ni chronologie, ni liste de suspects, ni action engagée, ni échéancier. Il n'y a rien.» Pour le père de la petite fille, qui n'a aucunement l'intention d'abandonner, il s'agit avant tout «du combat d'un père».

Dans une autre interview au Parisien publiée lundi, Éric Mouzin regrette que la chambre de l'instruction n'accède pas aux demandes d'acte d'enquête déposée par ses conseils. «Ces quinze années restent celles de l'horreur», affirme-t-il, précisant ne pas vouloir se résoudre à ce que le dossier «ne soit qu'un cold case». «Je suis dans un défi irrationnel, persuadé qu'un jour on trouvera quelque chose de significatif», espère-t-il. 

Des questions sans réponses

Estelle Mouzin serait aujourd'hui âgée de 24 ans. Malgré les opérations de police à grande échelle et les nombreux enquêteurs et juges d'instruction qui se sont succédé sur l'affaire, cette dernière demeure introuvable. Soupçonné un temps de son enlèvement, Nordahl Lelandais, déjà suspecté dans l'enlèvement de la petite Maëlys et du meurtre du caporal Noyer, a finalement été écarté de l'enquête en raison de son alibi.