Île-de-France Mobilités, la RATP et la SNCF lancent, ce lundi 5 mars, une campagne de sensibilisation contre le harcèlement sexiste et sexuel dans les transports en commun.
Une initative nécessaire, alors que neuf voyageuses sur dix déclarent avoir été victimes de harcèlement ou d'agression sexuelle dans les transports en commun, selon la SNCF. Un fléau que les organisateurs de cette campagne comptent bien prévenir en sensibilisant tous les usagers à signaler toutes les situations qui présentent un risque pour les voyageurs.
Jusqu'au 27 mars, les Franciliens pourront lire «Ne minimisons jamais le harcèlement sexuel. Victimes ou témoins, donnez l’alerte !» sur des affiches des couloirs du métro parisien ou sur les bus. Les affiches ont été pensées sur le même concept. Une femme tient une barre de métro dans un paysage naturel, et derrière elle, un animal sauvage, représentant le harceleur, est prêt à l’attaquer.
Un concept qui a suscité quelques critiques, soulignant que de mettre un animal sauvage à la place des hommes sur les affiches n'était pas la meilleure manière de faire en sorte que ces messieurs se sentent concernés.
Lancement de la campagne contre le #harcèlement sexuel dans les #transports par @vpecresse @alainkrakovitch & pte du @GroupeRATP
affiches, stickers et surtout pour signaler un prb : l’appli alerte 3117, appel au 3117 & 31177 par sms #RATP #SNCF #Paris #IDF pic.twitter.com/YBd1XmW0t6— Bertrand Lambert (@B_Lambert75) 5 mars 2018
Des solutions concrètes présentées
Plusieurs dispositifs ont également été mis en place pour alerter les agents de sûretés de la SNCF 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Les témoins ou victimes de harcèlement pourront appeler le numéro 3117, ou envoyer un SMS au 31177. À présent, l'application ViaNavigo dispose d'un bouton d'alerte 3117.
A ce sujet, des messages d'information seront diffusés dans les gares et les stations : sur les 3.000 écrans d'information, mais également grâce à des diffusions sonores sur l'ensemble du réseau des transports en commun franciliens.
Nouveau ! L’appli #Vianavigo permettra aussi de signaler tout acte de délinquance ou situation qui présente un risque via un bouton d’urgence présent sur l’appli ! #TransportsIDF #StopHarcèlement https://t.co/nhrvfcLFCh pic.twitter.com/8f7971I5rB
— IDF Mobilités (@IDFmobilites) 5 mars 2018
Invitée sur France Inter, Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, a annoncé la mise en place d’une autre mesure en parallèle de la campagne publicitaire.
Dès aujourd’hui, les femmes de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne auront des arrêts de bus à la demande toutes les nuits à partir de 22h. Elles pourront être déposées près de chez elle, et non à une station de bus. Ce service expérimental assurera la sécurité des femmes qui travaillent à des horaires décalés. Si l’expérience se montre efficace, elle pourra être renouvelée et élargie aux autres départements franciliens.
.@vpecresse : "42% des faits de violence grave sur les femmes sont commises dans les transports" #le79Inter #transports #harcèlement pic.twitter.com/9D34kSTXZk
— France Inter (@franceinter) 5 mars 2018
Par ailleurs, l'initiative a été saluée par la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa qui mène une lutte sans relâche contre les agressions faites aux femmes. Depuis plusieurs jours, elle défend notamment la création d'un nouveau délit qui verbalise le harcèlement sexuel et l'outrage sexiste dans les lieux publics.
Les campagnes de communication lancées par les collectivités sont des compléments efficaces à la verbalisation du harcèlement de rue / outrage sexiste portée par le @gouvernementFR
Ensemble, abaissons le seuil de tolérance de toute la société !
Bravo @iledefrance @vpecresse pic.twitter.com/RuZOxb3nDh— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 5 mars 2018