Le projet de loi Asile et Immigration provoque des discussions houleuses à l'assemblée nationale. Au point où, mercredi soir, la ministre auprès de Gérad Collomb, Jacqueline Gourault, a totalement perdu son sang froid.
Tout au long de la soirée de débat, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, porteur du texte, a été attaqué sur certains points du projet de loi par des députés LR. Autour de minuit, après que la ministre auprès de ce dernier, Jacqueline Gourault a pris le relai, un échange très tendu a eu lieu dans l'hémicycle.
Un "plan caché de régularisations" ? : l'énorme colère de la ministre @j_gourault qui dénonce les "méthodes autoritaires" utilisées selon elle par le groupe Les Républicains.
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Un «plan caché» de régularisations
Le député LR Pierre-Henri Dumont est revenu à la charge contre l'exécutif en interrogeant la femme politique sur «un plan caché de 40.000 régularisations de clandestins promis à (l') aile gauche (de LREM, ndlr) pour les calmer».
Il a sommé par la suite la ministre de fournir des éléments supplémentaires aux députés. «Si nous n'avons pas ces chiffres, le débat parlementaire ne pourra pas se continuer dans des conditions sereines (sic)», l'a-t-il prévenue, menaçant.
Des méthodes autoritaires
Jacqueline Gourault a vu une «injonction» inacceptable dans les propos de l'élu LR. Elle s'est alors emportée, en s’adressant au président du groupe LR Christian Jacob :
«Monsieur Jacob, vous allez laisser continuer ces méthodes pendant longtemps, obliger un ministre à répondre ? Ce sont des méthodes autoritaires qui ne sont pas acceptables en démocratie. Qu’est-ce que c’est que ces méthodes ?»
«C'est le gouvernement qui est responsable devant le Parlement, pas l'inverse», lui a répondu Christian Jacob. «Je regrette que la ministre ait décidé délibérément de ne pas répondre à nos questions», a-t-il ajouté.
Jacqueline Gourault, invitée du Talk Le Figaro jeudi, a tenu à clarifier les choses. «Il y a toujours des régularisations» mais «il n'y a pas de plan secret de régularisations», a-t-elle rappelé.
Le chiffre de 40.000 régularisations avait été mentionné par un élu dans un article du Monde, paru le 13 avril.
Les débats devront se clore dans la nuit de vendredi à samedi. Un délai jugé trop court pour ce projet de loi clivant, d'autant que de très nombreux amendements doivent encore être examinés.