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Le système de santé «à bout de souffle», selon le président de l'Ordre des médecins

Patrick Bouet, président du conseil national de l'Ordre des médecins, demande au gouvernement «une réforme globale» du système de santé, selon lui «à bout de souffle», dans un entretien au Journal du Dimanche.

Le système de santé «est à bout de souffle ! Nous sommes vraiment arrivés à la fin d'un cycle» et «il y a urgence à tout repenser de fond en comble», déclare au JDD Patrick Bouet, auteur d'un livre qui paraît mercredi («Santé : Explosion programmée», éditions de l'Observatoire).

«Si la machine continue de tourner, c'est grâce à l'engagement des aides-soignantes, des infirmiers, des kinés et des médecins, étudiants, libéraux ou salariés du public et du privé. C'est miraculeux qu'ils continuent de croire en leur mission !», ajoute Patrick Bouet, généraliste en Seine-Saint-Denis.

«Emmanuel Macron s'était engagé à réformer les retraites mais il n'avait pas prévu de s'attaquer au système de santé. Aussi nous craignons que le projet en préparation au ministère de la Santé soit plus un cataplasme que la réforme globale attendue par l'ensemble de la population», craint Patrick Bouet.

Il estime que «toutes les réformes successives n'ont eu qu'un seul but : assurer l'équilibre budgétaire. Cela donne le tournis, un plan de retour à l'équilibre chaque année !».

Patrick Bouet, président du conseil national de l'Ordre des médecins, le 29 octobre 2015 à Paris [JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives]
Patrick Bouet, président du conseil national de l'Ordre des médecins, le 29 octobre 2015 à Paris

«L'économie de la santé et ses disciples ont imposé leur dictature dans les cabinets ministériels, la haute administration, au détriment de l'exigence de solidarité et d'innovation thérapeutique», ajoute-t-il.

Patrick Bouet juge que «la réforme du système de santé ne peut pas se cantonner à un toilettage de la T2A», la tarification à l'activité des hôpitaux.

«Un autre problème important est le regroupement des établissements en groupes hospitaliers de territoire qui s'achève», selon lui. «La fausse bonne idée était de mutualiser les ressources et d'assurer une meilleure rentabilité en supprimant des services, en organisant des achats groupés. Dans les faits, cela ne fonctionne pas».

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