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Affaire Naomi : des précédents tragiques au Samu

Une vague de colère et de consternation. Le décès de Naomi Musenga, 22 ans, raillée par une opératrice téléphonique du Samu à Strasbourg a finalement entraîné l'ouverture d'enquêtes administratives.

Même si de tels cas restent rares, ce n'est pas la première fois que le Samu est accusé de négligence et visé par une plainte.

Thomas, 21 ans, amputé d'une jambe

En 2017, Thomas Veyret, appelle le Samu de l'Isère après une mauvaise chute de trampoline. Le jeune animateur sportif est alors confronté à un médecin régulateur qui, sur un «ton désagréable», lui intime de remettre lui-même son genou en place, alors tordu à 90 degrés. Il s'exécute.

Pour son avocat, cela marque le début d'un «cumul de fautes caractérisées» de la part du corps médical. Car, après ce «geste inadapté», Thomas Veyret est transporté à l'hôpital de Grenoble, où il se voit prescrire un angioscanner... qui ne sera pratiqué que le lendemain. Trop tard.

Nécrosée, sa jambe droite est amputée dix jours plus tard.

Thomas Veyret a porté plainte contre le médecin du Samu, mais le tribunal a refusé le versement d'une provision pour améliorer sa prothèse.

La mère du jeune homme, Marie-Claire Veyret, évoque dans le Parisien des similitudes dans la prise en charge par le Samu entre son fils et Naomi :

«Ce qui en ressort (des conversations publiées NDLR), c'est ce sentiment de mépris des opératrices, leurs moqueries et leur totale désinvolture. Exactement, comme ça avait été le cas avec Thomas, mais avec des conséquences plus dramatiques».

Lissana, 3 ans, morte d'une grippe

Le 29 janvier dernier, la fillette se trouve dans un état semi-comateux, avec les yeux perdus et une respiration haletante. La veille, un généraliste lui a diagnostiqué une grippe.

Mais, sa fièvre ne baissant pas (elle atteint 40,8 degrés), sa mère appelle le Samu dans la nuit, qui estime que la situation n'est pas urgente et refuse d'envoyer les secours.

Désemparés, les parents conduisent eux-mêmes Lissana aux urgences, qui meurt une heure plus tard.

La famille a porté plainte contre le Samu, et le dossier est en cours d'instruction.

Stéphanie, 27 ans, morte d'une embolie pulmonaire

Jeune maman (elle a accouché un mois plus tôt), Stéphanie est prise d'un malaise le 9 avril 2009.

Son compagnon, Arnaud Blot, appelle le Samu d'Angers, qui refuse de se déplacer, arguant qu'il ne s'agit que d'une crise d'angoisse. Au téléphone, l'opératrice lui conseille alors de se tourner vers un médecin généraliste.

Pendant ce temps, l'état de la jeune femme ne cesse de se dégrader : « Elle se crispe, elle a les doigts qui deviennent tout durs et elle s'urine dessus. J'ai vu Stéphanie partir doucement sans que je puisse faire quelque chose et sans que l'on puisse venir m'aider», raconte alors son compagnon.

Quand les secours arrivent finalement, la jeune maman est inconsciente. Elle décède quelques heures plus tard d'une embolie pulmonaire.

La famille de Stéphanie porte plainte, et en 2016, l'opératrice du Samu est condamnée à un an de prison avec sursis.

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