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Service national universel : le dispositif précisé par le gouvernement

Le gouvernement a dévoilé, ce mercredi 27 juin, les contours du futur service national universel (SNU).

Un service national obligatoire d'un mois pour les jeunes de 16 ans

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le SNU sera obligatoire pendant un mois pour tous les jeunes, filles et garçons, âgés «d'environ 16 ans», selon ce qu'a indiqué le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, également en charge de la Jeunesse, lors d'un point presse.

Accompagné du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, et de Geneviève Darrieussecq, la Secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées Florence Parly, il a précisé que le dispositif devrait concerner, à terme, «environ 750.000 jeunes». 

Cette période obligatoire d'un mois consistera d'abord en une phase dite «de cohésion» de deux semaines se déroulant en hébergement collectif. L'objectif étant que tous les jeunes se retrouvent ensemble dans une dimension de brassage social. Elle pourrait se dérouler pendant les vacances scolaires.

Les quinze jours restants seront, quant à eux, plus «personnalisés». D'après Jean-Michel Blanquer, les appelés seraient alors répartis par «groupes de quinze» et «selon des modalités qui restent encore largement à définir». Cette période ne se déroulerait «pas nécessairement» en internat.

Une consultation sera lancée dès cet automne auprès des jeunes, par le groupe de travail sur le SNU, via les associations étudiantes et lycéennes.

Une deuxième phase facultative pour les 16-25 ans

Par ailleurs, toujours selon les indications du ministre de l'Education nationale, le SNU sera également proposé «sur une deuxième phase non obligatoire» à tous les jeunes âgés entre 16 et 25 ans.

Destinée à ceux qui souhaitent davantage, elle pourrait être proposée par tranches  (entre trois et six mois, voire douze mois) et dans des domaines variés (défense, environnement, aide à la personne, tutorat, culture...). Là encore, les modalités exactes restent à définir, notamment via la grande consultation auprès des jeunes.

Une première mise en oeuvre à l'été 2019

Le SNU sera progressivement lancé. D'abord expérimenté sur «quelques cohortes», à l'été 2019, il devrait ainsi monter en puissance à partir de l'année 2020.

En amont de la réforme, le dispositif devrait être présenté plus en détails aux élèves âgés de moins de 16 ans pendant les cours d'enseignement moral et civique. 

Le SNU s'inscrira d'ailleurs dans le cadre de l'obligation scolaire, avec des formateurs formés par le ministère de la défense.

DES questions en suspens

Reste que malgré la présentation faite par le gouvernement ce matin, plusieurs questions restent en suspens. A commencer par le coût exact de la mesure.

Interrogé à ce sujet, le ministre de l'Education nationale a indiqué que celui-ci dépendait largement de ce qui serait retenu, notamment via la consultation à venir.

Dans un rapport parlementaire rendu en avril au chef de l’Etat, le SNU, obligatoire sur un mois, était estimé à 1,6 milliard d’euros, hors investissements en infrastructures (1,7 milliard sur sept ans).

Un coût qui suscite la méfiance des organisations concernées, dont l’armée, déjà inquiète du casse-tête qui pourrait se poser par l’hébergement et l’encadrement des jeunes.

Par ailleurs, le cadre juridique de la réforme reste aussi très flou. Aujourd’hui, l’Etat ne peut en effet pas mobiliser toute une classe d’âge, en dehors d'un objectif de défense nationale

Ce n’est pas le cas du SNU qui serait donc un mélange d’activités relevant de la défense, mais aussi civiles.

Le gouvernement devrait donc d'abord achever sa réforme des institutions avant de présenter son projet de loi sur le SNU.

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