Une campagne lancée par Santé publique France, destinée à promouvoir l'utilisation du préservatif auprès des jeunes sur Internet et les réseaux sociaux, suscite les critiques des internautes autant que des professionnels.
«Parce que ça t'évitera de faire la queue à la pharmacie pour t'acheter un test de grossesse», «Parce que ça t'évitera d'envoyer un sms du genre "Salut, en fait tu prends la pilule ?"».
Pour sensibiliser les jeunes générations, l'agence nationale de la santé publique diffuse depuis le 18 juillet ce type de message, sur Facebook, Instagram et à travers la plateforme OnSexprime.fr - un site qui aborde de manière pédagogique le sexe et la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST). Or, ces slogans aux coloris fluos suscitent une vague de critiques sur les réseaux sociaux.
Le préservatif ne sert pas seulement à te protéger d'une grossesse et des IST !
Gardes-en toujours sur toi !
Découvres ses autres usages avec @OnSexprime : https://t.co/Ojc4gkpriP pic.twitter.com/ZuF8Ipkyna— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) 7 août 2018
Sur Twitter, la publication partagée par le compte du Ministère de la Santé, a fait naître une pluie de critiques. De nombreux internautes dénoncent un message culpabilisateur pour les patients et une vision moralisatrice du personnel médical véhiculée par la campagne.
Super ! En plus d'avoir un graphisme digne d'un CP vous enfoncez le cloud en insinuant que c'est honteux d'avoir eu un rapport non protégé (un rapport non protégé pouvant être un oubli, une rupture ou un glissement). Super alors si on vous suit...
— Le Vorace (@RBSP92) 7 août 2018
Euh vous êtes sérieux au @MinSoliSante ? Qui a eu cette idée géniale de culpabiliser les jeunes -au risque de les faire renoncer aux traitements post exposition and co ?
— fipaddict (@fipaddict) 7 août 2018
Des professionnels de santé ont également élevé la voix sur les réseaux sociaux contre cette campagne, en incitant vivement les jeunes à s'adresser aux soignants sans honte ni crainte dans le cas d'un rapport non-protégé ou d'un accident involontaire.
A titre informatif. Je suis infirmier, c'est ma tronche en PP. Si un jour je m'occupe de vous sachez que vous pouvez à mes collègues et moi, nous dire ce genre de choses on est là aussi pour ça. On a probablement fait la connerie avant vous. On est soignants. Pas juges. https://t.co/JQo4Hmlaax
— Salejul (@salejul) 7 août 2018
Une manière maladroite pour Santé publique France d'encourager les plus jeunes au dépistage et au préservatif, nécessaires à la prévention des infections sexuellement transmissible (IST). Une étude de l'agence, parue le 18 juillet dernier, montre que le nombre de cas relevés a plus que triplé en l'espace de seulement quelques années.