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De plus en plus d'enfants accidentellement intoxiqués au cannabis

L'Agence du médicament (ANSM) alerte sur la hausse constante des intoxications accidentelles au cannabis chez les enfants, principalement chez les moins de 2 ans.

Une étude du réseau d'addictovigilance (surveillance d'addictions) montre la «hausse constante, depuis 2014», du nombre de ces intoxications par ingestions accidentelles, note l'agence sanitaire. Le plus souvent, ces intoxications au cannabis surviennent dans un cadre familial, avec une recrudescence l'été et lors des fêtes de fin d'année.

La comparaison entre les données, sur 60 mois, de 2010 à 2014 d'une première enquête concernant les enfants et celles portant sur la période du 1er janvier 2015 au 30 septembre 2017 (33 mois) est révélatrice. Les nouvelles données montrent «2,5 fois plus d'intoxications» avec 194 cas sur 33 mois, lors de la seconde enquête. Lors de précédente enquête, 140 cas sur 60 mois avaient été recensés.

Les enfants de moins de 2 ans restent les plus concernés par les intoxications accidentelles. Le plus jeune a sept mois et le plus âgé, cinq ans.

On observe aussi «deux fois plus d'hospitalisations» : 120 enfants sur 140 avaient été hospitalisés sur 60 mois entre 2010 et 2014, contre 140 enfants sur 194, sur 33 mois, lors de la seconde enquête.

Dix enfants ont été hospitalisés plus de 48 heures, dont un pendant onze jours.

L'ANSM note «cinq fois plus de cas graves». Parmi les hospitalisations, ces cas avec mise en jeu du pronostic vital, nécessitant une admission en réanimation, sont passés de 9 enfants (sur 60 mois) à 27 enfants (sur 33 mois), bien qu'«aucun décès n'(ait) été rapporté».

La teneur en THC du cannabis a triplé en 10 ans

Les intoxications se manifestent principalement par une somnolence (56%), une agitation (30%), une dilatation des pupilles (27%), un relâchement musculaire appelé hypotonie (20%). D'autres signes peuvent également être relevés : accélération du rythme cardiaque (10%), détresse respiratoire, convulsions (8%), voire coma (10%).

D'après l'ANSM, les risques sont d'autant plus importants que la teneur en THC du cannabis est élevée. Elle a triplé en dix ans.

L'agence accompagne son alerte de quelques recommandations : en cas d'ingestion ou de suspicion d'ingestion de cannabis, les structures d'urgences (Samu Centres 15) doivent être immédiatement prévenues. Elle ajoute également que les services d'urgences pédiatriques doivent faire une recherche systématique de cannabis - dans les urines et/ou le sang et/ou les cheveux - en cas de signes cliniques évocateurs d'intoxication au cannabis.

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