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Paris : dans le nord-est de la capitale, les maires demandent des renforts policiers

Depuis des mois, la présence – toujours plus nombreuse – de gens en situation d'errance sociale pollue le climat du nord-est de la capitale. [© JOEL SAGET / AFP]

Alors que les deux arrondissements du 18e et du 19e ont encore très récemment fait parler d'eux pour des événements tragiques et autres faits divers, les maires de ces quartiers du nord-est de la capitale, Eric Lejoindre (PS) et François Dagnaud (PS), demandent une présence policière plus importante.

L'un voit se former depuis plusieurs années des groupes de personnes en errance, parfois migrantes, parfois hyper précarisées, entre la place et la porte de la Chapelle (18e), l'autre connaît le même sort ces derniers mois autour de la place Stalingrad et du bassin de la Villette (19e).

Ensemble, ils ont comme point commun d'exercer leur mandat au coeur de ces sites privilégiés pour la vente et la consommation de drogues, et tout particulièrement de crack. Ce dérivé de la cocaïne, consommé en injection ou par inhalation, qui a la particularité d'être peu cher et de faire effet très rapidement, à tel point que les usagers passent leur journée à enchaîner les prises.

L'évacuation en juin dernier de la «Colline du crack» avait laissé espérer que le problème avait été pris au sérieux par les forces de l'ordre, mais quelques mois plus tard, force est de constater que la situation est de nouveau critique à la Chapelle en cette rentrée de septembre, avec un camp de fortune reconstitué à l'identique.

la sécurité, compétence de l'état

Soutenus par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, Eric Lejoindre et François Dagnaud réclament donc une présence policière accrue. «On voit une présence très importante de consommateurs de drogue et de dealers, notamment porte de la Chapelle. C'est la raison pour laquelle nous demandons plus de sécurité publique et un renforcement de la présence policière, en même temps qu'une réponse sanitaire et sociale», a ainsi témoigné Eric Lejoindre, maire du 18e.

«Il y a une agrégation de gens en errance. Une constellation d'un public hyper précarisé – toxicomane ou pas – qui peut s'avérer potentiellement dangereux. J'attends donc des services de l'Etat, qu'ils déploient à Stalingrad les moyens nécessaires à la protection de nos quartiers qui sont aujourd'hui vulnérables et fragiles», s'est quant à lui confié François Dagnaud, maire du 19e.

La semaine dernière, en marge d'une agression au couteau qui avait fait plusieurs blessés, Anne Hidalgo avait à nouveau appelé l'Etat à agir. «Je renouvelle ma demande au ministre de l'Intérieur, afin qu'il veille, en responsabilité et sans plus attendre, à renforcer la présence policière dans les quartiers nord-est de Paris. La demande des habitants doit être entendue», avait-elle fait savoir, lundi 10 septembre.

Les riverains excédés

Car les premiers touchés sont les riverains, nombreux à profiter, dans ces quartiers, des équipements municipaux et donc autant à souffrir d'une ambiance parfois électrique et tendue. Excédés, certains utilisent les réseaux sociaux pour lancer des pétitions ou encore publier des photos, et dénoncer ainsi le manque de prise en charge au niveau social et sanitaire de ces personnes en errance, et aussi au niveau de la propreté et de la sécurité. 

«On est dans une situation paradoxale. On est au coeur de la ville dans ce qu'elle a de plus beau et de plus douloureux avec une population en errance et en souffrance psychique», a expliqué François Dagnaud, maire du 19e, qui tient à souligner que «plus de 100.000 baigneurs ravis» ont profité cet été du bassin de la Villette. 

Difficile finalement pour les riverains de faire la part des choses, entre des problématiques inhérentes au quartier et le manque de présence policière sur le terrain. Pour François Dagnaud, la solution est en tout cas multiple et concerne plusieurs domaines : «en investissant dans des projets urbains, avec la rénovation de la Chapelle internationale par exemple, en se réappropriant l'espace public, avec des trottoirs plus larges, un meilleur éclairage... Personne ne nie les difficultés qui existent, mais il ne faut pas oublier les points positifs de ces quartiers. En travaillant dans ces quartiers, on arrive à les tirer vers le haut».

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