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IDF : selon une étude, la gratuité «risquerait de profondément dégrader les transports»

Les besoins de financement des transports en commun franciliens seraient impossibles à couvrir en cas de gratuité, selon la région.[© ERIC PIERMONT / AFP]

La région a dit non à la gratuité des transports en commun en Ile-de-France, à l’issue de la présentation hier d’une étude menée à ce sujet par un comité d’experts indépendants.

Pour Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et d'IDF-Mobilités (ex-Stif), le rapport souligne que «la gratuité des transports publics risque de profondément dégrader les transports et la qualité de service». Celle-ci est en effet incompatible, selon elle, avec les améliorations nécessaires au bon fonctionnement de cette offre publique.

Par ailleurs, avec seulement 2 % estimés de baisse du trafic automobile dans la région, contre 6 à 10 % de fréquentation en plus, la région juge que la gratuité des transports «dégraderait rapidement l’ensemble des lignes», pour un effet sur l'amélioration de la qualité de l'air minime.

De plus, l'avancée sociale serait limitée, puisqu'un million de personnes – selon la région – «bénéficient déjà de tarifs réduits ou de la gratuité». Cette dernière ne serait donc en rien une mesure d'équité sociale, ne profitant en effet qu'à ceux qui peuvent largement supporter le prix d'un abonnement annuel.

Quant à l'ultime argument, il est d'ordre financier. Déjà annoncé fin septembre par Valérie Pécresse elle-même, la gratuité des transports en commun nécessiterait une hausse moyenne de 500 euros par an et par ménage francilien. Il faudrait en effet trouver entre 2,5 et 3,3 milliards d'investissement annuel, le renouvellement des rames coûtant à lui seul 17 milliards d'euros.

Valérie Pécresse, élue LR, a par le passé indiqué qu’elle était «philosophiquement contre» cette idée. De son coté, la socialiste Anne Hidalgo doit dévoiler le 12 octobre les premiers résultats de l’étude de faisabilité qu’elle a demandé sur le sujet. «Je ne suis pas une grande fan de la gratuité. Mais la situation actuelle dans les transports franciliens ne peut plus durer», a souligné la maire la semaine dernière.

D'autres, dans la majorité municipale, sont viscéralement pour. Comme les élus du groupe Communiste-Front de gauche, qui continue à plaider pour une gratuité à l'échelle de la région. Elle serait, selon eux, «d'autant plus possible à l'horizon 2030 lorsque le Grand Paris Express pourra amplement absorber une augmentation des usagers». A droite par contre, l'opposition a déjà fait savoir qu'elle se rangeait du côté de la région, à l'instar de Florence Berthout, présidente du groupe LRI au conseil de Paris, qui assure que «la priorité est d'abord d'investir pour la fiabilité et le confort des transports en commun».

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