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Agressions homophobes à Paris : «Il y a une libération de la parole des victimes»

Photographie prise lors des «Gay games», qui ont eu lieu cette année à Paris.[© Lucas Barioulet / AFP]

Les agressions homophobes se multiplient à un rythme particulièrement inquiétant à Paris, comme l'illustre celle de Guillaume Mélanie, le président d’Urgence Homophobie, mardi soir, à la sortie d’un restaurant parisien.

Un énième déferlement de violences à l’encontre de la communauté LGBT, qui ne peut que rappeler celles qui ont touché un jeune homme ce week-end dans le 15e, un couple de femmes dans le 11e la semaine passée ou encore un comédien fin septembre dans le 20e.

Au total, une dizaine de cas ont été recensés ces dernières semaines, sans qu'il soit possible d'affirmer que ces agressions sont en augmentation, selon Joël Deumier, le président de SOS Homophobie, qui souligne le «rôle central des réseaux sociaux», ainsi que celui, très positif, «du phénomène de libération de la parole des victimes».

«Depuis la fin de l'été, on note une succession inquiétante d'agressions homophobes, largement relayées dans les médias. Les homosexuels ne supportent plus d'être agressés et osent de plus en plus rendre visibles ces agressions. Et oui, il y a un effet de loupe, notamment grâce aux réseaux sociaux», témoigne le militant associatif.

D'ailleurs, l'association SOS Homophobie a constaté une augmentation de 15 % des agressions physiques, sur l'ensemble de l'année 2017. Des actes recensés via leur ligne d'écoute anonyme, et qui n'ont donc pas forcément été suivis d'une plainte dans un commissariat.

«On ne peut pas affirmer que l'homophobie a augmenté pour autant», explique Joël Deumier, qui assure néanmoins que «l'homophobie persiste et reste ancré en France». Selon lui, il faut surtout apprécier «le phénomène salutaire de libération de la parole des victimes», car les «victimes parlent et ne se cachent plus».

En septembre, le nombre d'appels reçus par SOS Homophobie a explosé de 37 %, par rapport à septembre 2017. Et si cela n'atteste pas d'une quelconque montée de l'homophobie, cela montre, selon Joël Deumier, «qu’il y a une volonté et un besoin de ces victimes de rendre publiques les agressions».

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