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Gilets jaunes : l'écrivain Edouard Louis défend le mouvement sur Twitter

Edouard Louis dénonce le mépris contre le mouvement des gilets jaunes. [JOEL SAGET / AFP]

L'écrivain Edouard Louis, auteur notamment du roman autobiographique à succès «En finir avec Eddy Bellegueule», a publié une série de messages sur Twitter pour défendre le mouvement des gilets jaunes. Selon lui, ce dernier fait l'objet du «mépris et l'extrême violence à l'égard des classes populaires». 

Edouard Louis, né Eddy Bellegueule, est lui-même issu d'une famille modeste, de Picardie. Dans «En finir avec Eddy Bellegueule», il décrivait son milieu social d'origine. Dans le premier des messages postés ce mardi sur Twitter, il affirme ainsi se sentir «personnellement visé» par «le mépris de classe» dont font preuve selon lui politiques, médias et «analystes». 

Il évoque ensuite les «corps qui n'apparaissent presque jamais dans l'espace public et médiatique». Des corps «souffrants», «ravagés par l'exclusion sociale et géographique». 

Ces corps dit-il, lui rappellent ceux de son père, de son frère, de sa tante, des habitants de son village.

Ils dénonce l'attitude des médias, des «experts», accusés de se «moquer, diminuer, condamner les gilets jaunes», dénonçant le vocabulaire utilisé comme la «grogne», qui renvoie aux «bêtes» et remplace le terme de «révolte».

Il dénonce également l'accent mis sur la «violence du mouvement», en évoquant les vitrines cassées ou les voitures brûlées. Une «violence» qui dit-il est bien moindre que celle infligée aux personnes qui luttent pour leurs conditions de vie. Il note le décalage entre l'accent mis sur «les symboles de la République», alors que les gilets jaunes se battent pour manger ou se soigner. Que leur mouvement répond à une question «de vie ou de mort».

Edouard Louis accuse également les médias de mettre l'accent sur le racisme ou de l'homophobie supposés des gilets jaunes, ce qui pour lui est une manière de les stigmatiser. Et au finale d'empêcher «l'émergence d'une parole des classes populaires.»

Il pointe ensuite l'hypocrisie des politiques, prompts à dénoncer le racisme de certains gilets jaunes quand ils n'évoquent jamais la violences policières qui vise les «noirs et arabes en France», citant l'exemple d'Adama Traoré.

Il souligne que le mouvement des gilets jaunes est en pleine évolution, et qu'il cherche au mieux à formuler «je souffre». Selon lui, le mouvement doit continuer, «parce qu'il incarne quelque chose de juste, d'urgent, de profondément radical, parce que des visages et des voix qui sont d'habitude astreints à l'invisibilité sont enfin visibles et audibles.»

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