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Fusillade à Strasbourg : le cauchemar s'achève

Des policiers après que le terroriste a été abattu Chérif Chekatt a été abattu par la police après avoir tiré sur des agents lors de son interpellation.[Alain JOCARD / AFP]

Après quarante-huit heures de traque, l’auteur de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg, Chérif Chekatt, a finalement été abattu par la police ce jeudi 13 décembre dans la soirée. Mais plusieurs questions demeurent.

Le fuyard, qui avait tué mardi soir trois personnes et en avait blessé treize autres, selon un dernier bilan, a été retrouvé dans le quartier Neudorf à Strasbourg, là où sa trace avait été perdue après son équipée sanglante. Un assaut durant lequel il avait ouvert le feu sur des passants avant d’être blessé et de prendre la fuite, notamment en prenant un taxi. Jeudi soir, c’était donc un véritable soulagement pour les habitants et le pays tout entier, encore sous le choc.

Des centaines de policiers

Selon le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui s’est exprimé jeudi dans la soirée, l’homme a été repéré par un groupe de policiers, alors qu’il déambulait sur la voie publique. Ils ont tenté de l’interpeller, sachant qu’il correspondait au signalement du suspect. Mais, au moment de son arrestation, l’individu s’est retourné et a tiré sur les agents, qui ont alors riposté et l’ont abattu.

Cet épilogue est intervenu alors que pas moins de 720 membres des forces de l’ordre étaient à la recherche du tireur depuis quarante-huit heures. Une importante opération policière, engageant le Raid, avait notamment été menée jeudi après-midi, dans le quartier où il a été abattu quelques heures plus tard. Les policiers avaient inspecté durant plus d'une heure plusieurs maisons, sans retrouver sa trace. Il s’agissait en réalité, selon les autorités, d’une simple «levée de doute».

Auparavant, cinq proches de Chérif Chekatt avaient déjà été placés en garde à vue : ses parents et deux de ses frères dès mercredi 12 décembre, et un autre membre de son entourage jeudi. D'après plusieurs sources, un autre frère, fiché S, avait également été interpellé en Algérie.

Mercredi soir, la police avait lancé un appel à témoins pour retrouver le fuyard, un «individu dangereux de 1,80 m, à la peau mate, de corpulence normale et qui présente une marque sur le front».

Un peu plus tôt, le parquet allemand avait, de son côté, ouvert une procédure à l’encontre du suspect. En effet, de nombreux touristes venus d'Allemagne étaient au marché de Noël lors de l'attaque, et la proximité de la frontière laissait à penser que le terroriste avait pu se réfugier outre-Rhin. Mercredi matin, une intervention des polices française et allemande avait ainsi eu lieu à Kehl, en Allemagne, mais n’avait pas permis de retrouver la trace de Chérif Chekatt.

Encore des interrogations

Malgré la fin de cavale du terroriste, de nombreuses questions restaient encore en suspens jeudi soir. D’une part sur les deux jours qui ont précédé sa neutralisation. Car alors qu’il aurait pu fuir en Allemagne, l’individu, fiché S, a finalement décidé de rester sur les lieux de son attaque, là où les forces de l’ordre étaient les plus nombreuses.

Autre élément à éclaircir, les éventuelles complicités dont il a pu bénéficier pour se cacher pendant quarante-huit heures. Le mobile exact de son attaque était encore à éclaircir. Car selon certains témoins, il aurait crié «Allah Akbar» au moment de tirer sur la foule mardi, et Daesh, par la voix de son agence de propagande, a revendiqué jeudi dans la soirée l’attaque, en indiquant qu’il était l’un de ses «soldats». Une information qui pourrait impliquer une possible appartenance à un réseau plus vaste dans la région, et donc d’éventuels projets d’autres attentats.

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