Une énième agression homophobe est à déplorer. Mercredi 26 décembre, un homme originaire de Montpellier a été pris à partie à la sortie du métro de Lille, près de la station République. La victime accuse également la police d'avoir refusé de prendre sa plainte.
Une accusation rejetée, dimanche, par le préfet Michel Lalande : «conformément à la procédure en vigueur, les agents leur ont demandé de faire, dans un premier temps, constater les blessures par un médecin et dénombrer les jours d’ITT. »
Safir (prénom d'emprunt) a raconté à La Voix du Nord qu'il venait de retrouver son compagnon au moment des faits et qu'il s'apprêtait à l'emmener manger dans une brasserie à proximité. «Je le tenais par le bras. A peine sortis du métro, on a été insultés par trois mecs. J’ai répondu en les insultant aussi. Ils sont venus au contact, ont essayé de me frapper. Mais comme j’ai fait des sports de combat, j’ai répliqué», a-t-il expliqué au média local.
Des policiers auraient été témoins de la scène, rapportée en premier lieu par le site «inverti». Mais les agents ne seraient pas intervenus et auraient simplement proposé au couple de déposer une plainte au commissariat central.
Les policiers auraient refusé de prendre leur plainte
Mais d'après Safir, lorsque lui et son compagnon ont tenté de s'y rendre, les policiers ne les ont pas laissés accéder au poste de police, faute de certificat médical. Pire, à l'interphone, il leur aurait été rétorqué qu'ils n'avaient pas à se tenir le bas car il s'agissait d'une geste provocant.
Sur Twitter, la maire de Lille Martine Aubry s'est dite «consternée par cette affaire».
Consternée d'apprendre l'agression d'un couple homosexuel à Lille cette semaine. Tout mon soutien à Safir et son compagnon #StopHomophobie
— Martine Aubry (@MartineAubry) 28 décembre 2018
Europe Ecologie Les Verts (EELV) a également apporté son soutien aux victimes dans un communiqué. «EELV (...) demande des mesures contre les agressions homophobes et transphobes à Lille», a aussi affirmé le parti qui dénonce le comportement de la police dans cette affaire.
De nombreuses agressions homophobes ces derniers mois
La municipalité de Paris, théâtre de nombreuses agressions homophobes et transphobes ces derniers mois, a présenté le 21 novembre un grand plan de lutte contre les agressions perpétrées contre la communauté LGBT comprenant une formation accrue des agents de la ville ainsi que des interventions de prévention en milieu scolaire notamment.
Les personnes homosexuelles cibles d'agressions n'hésitent plus à raconter les violences qu'elles ont subies et même à les montrer par des photos sur les réseaux sociaux, comme le président d'Urgence Homophobie, Guillaume Mélanie, en octobre dernier.
Ce soir c’est mon tour.
Agression homophobe à la sortie d’un restau.
Nez cassé.
Choqué.
Du sang partout.
Je suis homosexuel, et nous sommes en 2018.@SOShomophobie @Tof_Beaugrand @stop_homophobie @Lyes_Alouane @MarleneSchiappa pic.twitter.com/O8nxg5rk3C— Guillaume Mélanie (@Guillaumelanie) 16 octobre 2018
Je pensais jamais que je ferais un tweet comme celui là mais ça n’arrive pas qu’aux autres: j’ai été victime d’une agression homophobe hier soir dans le 15e arrondissement de Paris parce que je portais du make-up pic.twitter.com/FKZCt3SejV
— adil (@lostoverr) 14 octobre 2018
Nouvelle agression homophobe hier soir Paris 9e
Deux femmes qui s’embrassaient.
Plainte déposée.
Plusieurs fractures de la face.
21 jours d’ITT
Opération semaine prochaine.
Insupportable.
Tout notre soutien et notre courage
Jusqu’à quand ?@MarleneSchiappa @CCastaner @NBelloubet pic.twitter.com/JHCdeDCOWR— Urgence Homophobie (@UHomophobie) 1 novembre 2018