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Gilets jaunes : tout savoir sur Jérôme Rodrigues

Jérôme Rodrigues avait été éborgné lors d'une manifestation des gilets jaunes, à Paris. [Zakaria ABDELKAFI / AFP]

Alors que l'émission d'investigation «Envoyé spécial», diffusée ce jeudi 11 juin à 21h05 sur France 2, est consacrée aux plaintes de plusieurs gilets jaunes pour violences policières, que devient Jérôme Rodrigues ? qui est exactement cette figure incontournable de ce mouvement de protestation apparu en France en octobre 2018 ?

Aujourd'hui âgé de 41 ans, Jérôme Rodrigues avait fait la une des journaux après avoir été grièvement blessé à l'oeil lors du onzième samedi de mobilisation des gilets jaunes, le 26 janvier 2019, dans le quartier de Bastille, à Paris.

Ce jour-là, la France entière avait pu voir le visage ensanglanté de cet homme à la longue barbe poivre et sel, devenu dès lors un «martyr» du mouvement des «GJ», après avoir reçu un palet de grenade de désencerclement ou un tir de lanceur de balles de défense (LBD).

«On lâchera rien», avait écrit le lendemain sur Facebook ce père d'une fille, plombier de formation et employé dans le BTP, en postant une photo de lui sur son lit d'hôpital, le poing levé et l'oeil droit recouvert d'un pansement.

Si aujourd'hui encore une enquête est en cours au titre de «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme» pour déterminer ce qui s'est passé précisément ce samedi de janvier 2019, l'événement trouve une résonnance toute particulière dans le contexte actuel, où la police est accusée de racisme et de violences.

Jerôme Rodrigues participait d'ailleurs, le 6 juin dernier, à un rassemblement à Paris en mémoire de George Floyd et d'Adama Traoré.

Une vie d'activiste

Un destin tracé donc dans l'activisme et en pleine lumière pour un homme au départ des plus anonymes.

Jérôme Rodrigues est ainsi issu de la communauté portugaise, comme le rapporte franceinfo, qui cite notamment un entretien donné par le gilet jaune au Lusojornal, un média de la communauté portugaise : «Mon père est arrivé en France en 1978, il n’a pas fait partie de la grande vague d’émigration», indiquait-il.

«Puis en 2016, ma mère et lui sont repartis au Portugal. Je suis originaire de Coimbra, dans le centre du pays, précisait-il. J’adore ce pays qui est aussi le mien, et je me suis déjà posé la question d’aller y habiter».

D'après L’Obs, l'homme aurait également été bousculé par «un accident de vie affectif» et se serait retrouvé un temps sans domicile fixe.

Une vie d'écorché vif à l'image des nombreux tweets révoltés qu'il publie régulièrement sur son compte suivi par près de 24.000 personnes.

Le militant affiche surtout plus de 71.000 abonnés sur Facebook, et se met en scène régulièrement des «lives», dont le dernier concerne précisément la mobilisation du 6 juin dernier contre les violences policières.

Un proche d'Eric Drouet

Jérôme Rodrigues reste par ailleurs connu pour être un proche d'une autre figure de proue des gilets jaunes, aujourd'hui en retrait du mouvement, Eric Drouet.

Là où Drouet est davantage perçu comme un «violent» - ce dernier reste connu pour avoir notamment déclaré au plus fort du mouvement être prêt à «entrer» à l'Elysée - le qualificatif de «pacifiste» revient au contraire souvent dans les messages publiés en soutien à Jérôme Rodrigues pour souligner «l'injustice» de sa blessure, considérée comme un acte de violence volontaire perpétré par des forces de l'ordre.

Toujours gilet jaune à ce jour, Jerôme Rodrigues n'a, durant le confinement imposé par l'épidémie de coronavirus, jamais vraiment cessé de militer auprès de ses troupes en échangeant de nombreux messages en ligne.

Malgré le risque sanitaire, les plus déterminés se disent même prêts à retourner à manifester dans les grandes villes.

De là à parler d'un retour du mouvement ? Cela reste à voir. «Nous étions là avant le confinement, nous étions présents pendant, nous sommes toujours là aujourd’hui, ce n’est pas une surprise», a assuré l'intéressé à La Croix.

«Nos revendications sont toujours d’actualité : plus de moyens pour le service public et contre l’injustice sociale», a-t-il résumé.

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