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La France face à la grippe

Le virus a déjà tué près de 1.000 personnes à ce jour. [Photo d'illustration / JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

L’épidémie, qui touche actuellement tout le pays, mobilise fortement le corps médical. Et son pic n’est peut-être pas atteint.

Fièvre, nez qui coule, frissons, courbatures… En quelques semaines la grippe s’est abattue sur le pays, n’épargnant aucune région. Une situation qui met médecins de villes et hôpitaux à rude épreuve, alors que les malades sont de plus en plus nombreux.

Les cas graves se sont multipliés depuis octobre dernier et 1 100 personnes sont mortes à cause de la maladie, selon les derniers chiffres de l’agence Santé publique France (SPF). Un bilan qui pourrait encore s’alourdir, alors que le pic de l’épidémie n’est officiellement pas atteint.

Une hausse tous azimuts

De Lille à Marseille, de Bordeaux à Strasbourg, en passant par Paris, tous les voyants sont au rouge.

La semaine dernière, les autorités sanitaires ont recensé 536 consultations de grippe pour 100 000 habitants chez les généralistes, soit une hausse de 47 % par rapport à la semaine précédente.

Sur la même période, le virus a même représenté 22,5 % des interventions de SOS Médecins (+25 %). Encore plus frappant, parmi les plus de 12 000 patients qui se sont présentés aux urgences pour un syndrome grippal, 1 823 ont dû être hospitalisés (+70 %).

Des admissions qui concernent principalement des populations fragiles, comme les plus de 75 ans (43 %) et les enfants de moins de 5 ans (15 %). Parmi eux, 630 cas graves (dont 139 la semaine dernière) ont même été admis en réanimation.

Une situation préoccupante, d’autant que le vaccin est cette année «moyennement efficace», comme l’a estimé elle-même la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, jeudi 7 février, sur Europe 1. 

D’après SPF, chez les personnes à risque, sa performance est de 59 % contre le virus H1N1 et de 19 % contre le virus H3N2, les deux souches actuellement en circulation dans le pays.

Un décalage dans le temps

La performance limitée du vaccin s’explique par le principe même de sa fabrication, qui reste un pari sur l’avenir.

Les compositions sont en effet décidées un an à l’avance, en février, sur les souches disponibles, pour une élaboration à l’été et une mise sur le marché à l’automne.

«Mais le virus évolue entretemps», explique Vincent Enouf, virologue à l’institut Pasteur. En moyenne, 10 000 décès sont dus à la grippe chaque année en France.

Un bilan qui semble difficile à abaisser, mais qui pourrait être pire. Le vaccin tend en effet à amoindrir les symptômes chez les personnes contaminées, tout en réduisant les risques de contagion aux personnes, comme les nouveau-nés, qui ne peuvent être vaccinés.

En définitive, une efficacité vaccinale même faible (de 20 à 30 %) permet de sauver jusqu’à 2 000 personnes, selon le spécialiste. Sachant que la mise au point d’un sérum universel, plus à même de combattre les mutations du virus, est certes en développement, mais pas encore à l’ordre du jour.  

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