En direct
A suivre

Les principaux points du projet de loi Blanquer sur l'école

Du nouveau dans les classes. Le projet de loi «pour une école de la confiance» est débattu à l’Assemblée à partir de ce lundi 11 février, et durant toute la semaine.

Porté par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education, le texte entend redessiner le système éducatif, de la maternelle au collège. Mais les changements attendus, qui doivent s’appliquer dès septembre, suscitent de multiples interrogations, tant du côté des syndicats que de l’opposition.

L’âge de l’instruction ­obligatoire abaissé à 3 ans

A la rentrée, tous les élèves devront être scolarisés dès l’âge de 3 ans, au lieu de 6 ans aujourd’hui. Cela ne devrait concerner que 26 000 enfants environ chaque année, puisque 98,9 % des élèves entre 3 et 6 ans sont déjà scolarisés.

Dans certains territoires, à Mayotte et en Guyane notamment, ces taux sont toutefois beaucoup plus bas (65 % et 70 %). Avec cette mesure, l’Etat espère développer l’acquisition du langage des tout-petits et les préparer pour l’avenir.

Mais pour absorber ces élèves supplémentaires, les communes devront financer les écoles maternelles privées sous contrat implantées sur leur territoire. Et ce alors que les maires pointent une baisse des dotations de l’Etat.

Des expérimentations ­proposées sur les horaires

Les collèges qui le souhaitent auront davantage de souplesse pour des expérimentations, notamment sur l’organisation de la journée. L’idée : concentrer les matières classiques le matin et dédier les après-midi au sport et à la culture, à l’image de ce qui se fait au Royaume-Uni ou en Allemagne.

Les établissements volontaires pourront se lancer dès la rentrée, mais les parents ou les élèves inquiets pourront toujours demander une dérogation.

Les syndicats, eux, sont sceptiques, car l’idée n’est pas nouvelle. En 2010, 125 établissements avaient déjà tenté l’aventure, avant de jeter l’éponge au bout de deux ans.

Des barrières moins étanches entre primaire et collège

Le texte veut faire tomber les murs entre primaire et collège via des «établissements des savoirs fondamentaux». Un système qui faciliterait le suivi et le parcours des élèves du CP à la troisième.

A l’image de ce qui se fait déjà dans certaines régions, un collège pourrait ainsi s’associer avec une ou plusieurs écoles primaires dans une même entité.

D’un point de vue matériel, cela se traduirait par un partage des locaux ou des installations sportives. Au niveau pédagogique, des enseignants du collège pourraient donner des cours en primaire, par exemple en langues. Mais des enseignants s’interrogent quant à la gestion des classes et du lien avec les parents.

Une formation des enseignants améliorée

Les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe), créées en 2013 à la place des IUFM, vont disparaître au profit des «Instituts nationaux supérieurs du professorat» (INSP).

L’objectif : améliorer le contenu des enseignements pour mieux répondre aux exigences du métier et endiguer les abandons en cours de formation.

D’autre part, les assistants d’éducation (surveillants) qui préparent les concours au métier d’enseignant pourront désormais être recrutés pendant trois ans, contre une année aujourd’hui, et se voir progressivement confier des cours.

Mais certains syndicats et députés de gauche craignent que ces «pions» ne soient surtout sollicités pour remplacer les profs absents.

Un devoir d’exemplarité demandé aux professeurs

Le projet de loi, dans son article 1er, rappelle «que la qualité du service public de l’éducation dépend de la cohésion de la communauté éducative», qui implique pour tous les personnels l’«exemplarité».

Selon Jean-Michel Blanquer, il s’agit ainsi de rappeler aux fonctionnaires leur devoir de réserve vis-à-vis de l’institution.

Alors que des mouvements comme #PasDeVague ou celui des «stylos rouges» ont permis ces dernières semaines aux enseignants d’exprimer leur malaise, certains d’entre eux craignent que le projet de loi ne restreigne leur liberté d’expression et vise à les «museler», notamment sur les réseaux sociaux.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités