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«Ecole de la confiance», réforme du bac... la colère dans les classes

Plus remontés que jamais. De la maternelle au lycée, en passant par l’école primaire et les collèges, les enseignants protestent, aujourd’hui, jeudi 4 avril, partout dans le pays.

Après les mobilisations du 19 mars et de samedi dernier, ils entendent dire non à la fois à la «loi sur l’école de la confiance», mais aussi à la réforme du lycée, portées par le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer. Avec l’espoir de voir certaines mesures retoquées ou même abrogées.

Des griefs à tous les niveaux

Si les enseignants entendent mettre la pression dès maintenant sur l’Etat, c’est que «la loi Blanquer», comme ils l’appellent, doit entrer en application dès la rentrée prochaine.

Voté par l’Assemblée, le texte doit en effet passer le 13 mai prochain devant le Sénat. Mais plusieurs points constituent, selon eux, une série «d’attaques» contre l’école républicaine.

La mise en place d’«établissements publics des savoirs fondamentaux» (EPSF) sont particulièrement décriés. Le principe : il s’agirait de regrouper en une seule entité un collège avec une ou plusieurs écoles du même secteur.

Si l’idée est, selon le gouvernement, d’assurer un meilleur suivi des élèves, de la maternelle à la troisième, certains y voient la disparition annoncée des directeurs d’école.

Autre point de friction : la mise en place de l’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans, au lieu de 6 ans aujourd’hui. Censée elle aussi renforcer l’égalité entre élèves, elle est pointée du doigt par les enseignants, car elle pourrait entraîner une réduction de leurs moyens.

Pour absorber les 26.000 élèves supplémentaires, les municipalités devront en effet financer les maternelles privées sous contrat implantées sur leur commune. Même chose avec la refonte, distincte, du lycée.

Alors que les élèves de seconde doivent cette année choisir de nouvelles «spécialités» (qui remplacent les filières L, ES et S dès la rentrée prochaine, ndlr), les professeurs dénoncent une répartition inégale de ces enseignements sur le territoire.

Autant de craintes infondées, selon le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, qui met en cause des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux. Il a ainsi assuré, mardi, sur France 2, que les lycéens de seconde ont désormais «dix fois plus de combinaisons possibles qu’auparavant».

La semaine dernière, à l’Assemblée, il avait aussi qualifié de «bobard» une rumeur indiquant que les écoles maternelles allaient être remplacées par des jardins d’enfants. Pour défendre son projet, il a d’ailleurs envoyé hier une lettre à tous les directeurs d’établissement.

Une fronde grandissante ?

Reste que le malaise est profond. «On n’avait pas vu les profs remontés comme ça depuis des années», résume Francette Popineau, du SNUipp-FSU (premier syndicat du primaire).

Une exaspération qui se traduit à travers une multitude d’actions au sein des établissements. Alors que le primaire organise des «Nuits des écoles» pour alerter les parents, certains profs de lycée ont, eux, décidé de boycotter les conseils de classe ou de mettre 20/20 à tous les bulletins du deuxième trimestre.

Dans le contexte social actuel, la mobilisation pourrait donc être très suivie. «On pourrait arriver à 40 % de grévistes», estime même Francette Popineau. De quoi ajouter une épine dans le pied du gouvernement, qui n’en avait pas besoin. 

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