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Marine Le Pen lance le RN vers les européennes

Marine Le Pen a enlevé du programme du RN pour ces européennes la sortie de l'UE ainsi que le retour au franc. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP ]

En route vers le 26 mai. La présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, va présenter ce lundi 15 avril à Strasbourg (Bas-Rhin) le programme de son parti pour les élections européennes, composé de 25 propositions, en compagnie de Jordan Bardella, tête de liste de la formation d'extrême droite pour ce scrutin.

Intitulé «Pour une Europe des nations et des peuples», il ne contiendra aucune allusion à la sortie de l'Union européenne, ni même à un retour au franc, d'après les informations d'Europe 1. Un véritable basculement pour le RN, qui a pendant très longtemps fait campagne sur ces deux mesures phares. Marine Le Pen affirmait même en 2017 que «70% de [son] projet ne pourrait être mis en oeuvre» sans la sortie de l'euro.

La patronne du parti frontiste avait préparé le terrain en janvier dernier, en déclarant que l’euro était «un boulet pour la France» tout en précisant qu’en sortir n’était «plus une priorité», après avoir déjà abandonné ces derniers mois toute référence au «Frexit», cher aux souverainistes Florian Philippot (Les Patriotes) et François Asselineau (UPR).

Désormais, le Rassemblement national se montre beaucoup plus pragmatique, afin de séduire l'électorat le plus large possible. Il souhaite maintenant changer l'Union européenne et la zone euro de l'intérieur, en appelant à réviser les traités européens. Dans son programme pour ces européennes figure ainsi la suppression de la Commission européenne, l'organe exécutif de l'UE, mais pas du Conseil européen ni du Parlement.

Des mesures en faveur de l'environnement

Sans doute influencé par Hervé Juvin, essayiste spécialiste de l'écologie et candidat RN aux européennes, le mouvement d'extrême droite opère également un changement de cap sur l'environnement. Alors que les mesures écolos étaient rares jusque-là dans son discours, le parti devrait, selon Europe 1, proposer dans son programme pour les européennes de détaxer les circuits courts, taxer les importations anti-écologiques, ou encore mettre en place «une responsabilité nationale des entreprises», de façon à «encourager les comportements vertueux (refus des délocalisations, embauche d'une main d'oeuvre nationale, incitation à recourir à des fournisseurs et produits locaux)».

Des préceptes qui correspondent aux deux concepts que le RN veut mettre en avant pour ce scrutin, ceux de «localisme» et de «juste échange», dévoilés par Marine Le Pen dans une interview au Parisien, dimanche 14 avril. Le premier vise à «construire un système dans lequel ce qui vient de près coûte moins cher que ce qui vient de loin [...] afin de réindustrialiser les territoires», tandis que le second, qui «s'oppose au libre échange», a pour but de réintégrer les exigences sociales et environnementales «dans la manière dont on commerce avec l’étranger».

L'immigration et la sécurité toujours au coeur des préoccupations

Mais le RN n'a pas abandonné ses mesures classiques, sur lesquelles il surfe pour attirer son électorat de base : arrêt de l'immigration, rétablissement des contrôles aux frontières nationales, protection des frontières exérieures de l'Europe «par une coopération renforcée entre nos pays», ou encore suppression de la directive sur les travailleurs détachés (un texte qui permet aux Etats européens d'envoyer des salariés dans d'autres pays de l'Union pour des missions ponctuelles).

Une dernière proposition qui est loin de faire l'unanimité chez ses alliés eurosceptiques d'Europe de l'Est, et qui pourrait donc bloquer la constitution d'une alliance nationaliste pour les européennes, que la dirigeante du RN appelle de ses voeux.

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